Projets de développement, appel à la pacification et cohabitation pacifique entre communautés, relance des activités socio-économiques,… autant des secteurs qui constituent la feuille de route de l’actuel chef de la chefferie de Bwisha, la plus importante en territoire de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu (Est de RD Congo).
« J’aime ma chefferie, le Bwisha et sa population toutes communautés confondues, constitue mes frères et sœurs », affirme Sa Majesté Ndeze 3, fils du feu Mwami, son père et prédécesseur Dieudonné Ndeze Mutarambirwa, décédé le 2 août 2016 ; à La Haye en Hollande.
Depuis lors, le fils, déjà rodé dans la gestion de la chefferie, a pris les rênes du pouvoir. « la tâche n’a pas été aisée », dixit Ndeze 3. Bénéficiant du soutien tous azimute de la famille régnante, des gardiens de coutume et des 7 principaux chefs des groupements qui constituent le Bwisha, le jeune et rassurant Mwami, imprime une innovante vision de développement. Une suite de la politique du temps de règne de son défunt père, confie un proche.
Pour y arriver, Francis Ndeze 3, s’est rapproché et se rapproche davantage de ses concitoyens.
A l’image de son père, il s’est d’abord attelé à la redynamisation et la consolidation de l’administration de sa chefferie, passant par la suite à l’itinérance. « J’ai d’abord privilégié la consolidation de l’administration coutumière, c’est après, que l’itinérance a suivi », rétorque – t – il, à ceux-là qui voulaient qu’il entement directement avec l’itinérance avec une administration aussi fragile.
Itinérant et proche de la population
Homme du terrain, il l’a fait en temps que prince, sous l’œil vigilant et les conseils de son défunt père et Mwami Dieudonné Ndeze. De fois, je partais avec papa dans les groupements. De fois aussi, il se faisait représenter par moi, reconnaît le Mwami Francis. Expérience acquis, il s’est aujourd’hui forgé une réputation d’homme d’itinérance. Lui qui vient récemment de visiter le groupement de Rugari. Nonobstant les prestiges, respects et valeurs, qu’incarne le Mwami dans la chefferie de Bwisha, Francis Ndeze, lui semble déroger à l’habitude. Il est de plus accessible.
Le mariage qu’il vient de sceller avec sa population dans toutes sa diversité, en dit énormément. « Le villageois qui vit sur sa colline dans le Busanza, Gisigari, Bukoma,…est autant important que mon plus proche collaborateur », précise ce Mwami, qui promet de se marier dans moins d’une année – la chefferie de Bwisha doit avoir une succession, une descendance, soutient-il – .
« Je suis le mwami des toute la population de Bwisha, qui sont mes frères et mes sœurs. Le Mwami est accessible à tout le monde, il n’ya pas des privilégiés. Mwami ni batu (ndlr : Mwami c’est la population). Je ne veux plus entendre que quelqu’un soit par quiconque interdit de me voir, je suis le Mwami de toute la population, rappelle – t – il d’un ton ferme, promettant même des sanctions à tout contrevenant, s’il y en aura.
27.000.000 USD promis
En moins d’une année, la redynamisation de l’administration coutumière, enclenchée par ce fin stratège et gestionnaire du pouvoir coutumier produit déjà des résultats reluisants. Ça et là, des projets de développement rayonnent à travers les 7 groupements de la chefferie. Des infrastructures à l’architecture moderne et bien équipées pour les groupements. Bweza et Gisigari en sont les premiers bénéficiaires.
De la relance de l’agriculture en passant par l’élevage, l’emploi et l’industrialisation de la chefferie, le Bwisha en verra encore davantage. La dernière table ronde tenue en avril dernier, a vu les partenaires promettre jusqu’à 27.000.000$. Avec la construction de la deuxième centrale hydroélectrique à Matebe, – un plaidoyer de longue date de la chefferie – le Bwisha se transformera encore davantage en un centre industriel. Mais déjà, des investisseurs se bousculent aux portillons de cette chefferie dont l’organisation et la gestion sont un modèle pour la région. De même que des ong et agences de système des Nations Unies.
« L’organisation des nos tables rondes ainsi que la qualité des nos plans de développement, font de la Chefferie de Bwisha, un modèle de développement. Au point aujourd’hui de jouir de l’attention des agences des systèmes des Nations Unies, dont le Pnud, l’un de nos grands et importants partenaires », révèle Nzaba, le monsieur projets de la chefferie. La jeune autant que la femme sont devenus une priorité pour le Mwami de Bwisha. « Ils doivent garder foi et rester résistants aux groupes armés », confie le Mwami. Conscient que des efforts doivent être fournis davantage pour éradiquer le chômage.
Chefferie modèle de développement
Ces plaidoyers, ont aujourd’hui permis la construction d’un centre de formation professionnelle. Ultramoderne, une première pour la région, est un gigantesque bâtiment aux salles de cours et des machines pour la menuiserie et la coupe et couture. « Il va ainsi permettre à des milliers de jeunes de tourner définitivement le dos aux groupes armés qui écument la région », se réjouit l’un des responsables locales de la société civile.
Des vélos pour les villages, des motos pour les groupements, et une bibliothèque mise à la disposition de la population, des bureaux équipés aux matériels informatiques connectés à Internet, autant des retombés des plaidoyers du Mwami, convaincant face à ses partenaires qui réduisent tout le Bwisha à un petit village à l’image de la silicone vallée.
La réussite de ces chantiers, est aussi le fruit de la gestion orthodoxe des fonds générés par la chefferie. Qui a obtenu légalement un marché de sous-traitance auprès de la société Virunga sarl qui produit de l’électricité à Matebe. Chaque moi, un petit pourcentage est retenu en toute transparence sur la rémunération des travailleurs bénéficiaires pour le compte de la chefferie. Dont le Mwami, tient mordicus, à protéger sa population contre les perceptions illégales de certaines taxes illégales.
« Personnellement, je suis très mal alaise de voir ma population muselée par des fonctionnaires et services percepteurs des taxes illégaux. Ça je ne peux jamais tolérer », rappel ce chef coutumier, qui félicite les propriétaires des taxis motos de leur compréhension en s’acquittant de leurs obligations fiscales. Tout en martelant que les grandes entreprises, doivent servir d’exemple au bas peuple, en s’acquittant fidèlement de leurs obligations fiscales.
Gouvernance, paix, sécurité et restauration de l’autorité de l’Etat ; relèvement du développement économique, accès aux services sociaux de base, environnement et adaptation au changement climatique, le dernier plan de développement conçu par le Mwami Francis Ndeze 3, est le fruit d’un travail de titan rassemblant les désidératas de la population. « Nous faisons les rondes de nos villages, nous échangeons avec la population, les différents groupes : jeunes, femmes,…avant de passer à l’élaboration de ce plan », témoigne le Mwami, optimiste quant à sa matérialisation. Cette marque déposée Bwisha fait jasée. Il sert désormais de référence pour différentes chefferie du pays. A chacun de ces déplacements hors de son entité Ndeze 3 partage ses secrets de réussite, qui transcendent les frontières nationales.
Opposer au tribalisme
Soucieux de la stabilité socio-sécuritaire de sa chefferie, autant que de l’ensemble de la province du Nord-Kivu, Francis Ndeze 3, reconnaissant les efforts fournis par le Chef de l’Etat pour la stabilisation de la région, est profondément attaché aux chefferies voisines.
« Nous sommes de cœur avec nos frères et sœurs de Bwito », confirme le Mwami qui rappelle les méfaits du tribalisme, « ne verse pas dans le tribalisme, ça ne nous mènera nulle part. Suis contre le tribalisme mais en faveur d’un rapprochement pacifique entre communauté », ajout-il visage plein d’espoir et de compensions victimes des affreux de la guerre dans le Bwito.
Ouvert à toutes critiques, le Mwami Francis Ndeze, le 4ème du nom de la famille Ndeze, réaffirme son soutien à la politique du Chef de l’Etat pour la stabilisation de la région. Raison de plus pour lui qui tien à éradiquer totalement le kidnapping dans son entité. C’est un phénomène dû aussi à la faim. Et pour lui d’espérer, « le kidnapping est un problème de faim. Une fois une paix durable retrouvée, le développement se sentir encore plus », promet avec ferme conviction ce Mwami, aussi attaché à sa population.
Patient Ndoole