Par Stanislas NTAMBWE
Dans le cadre de la sensibilisation au civisme électoral, deux organisations de la Société civile à savoir, « Actions pour le bien être du monde (ABM) » et « Initiative de secours à la jeunesse (ISFJ) » ont organisé, jeudi 03 juin 2021 dans la commune de Mont-Ngafula, une matinée dénommée « Forum citoyen » auquel ont pris part certains leaders sociaux, les notables locaux et autres membres des associations de la Société civile.
Placé sous le thème « Critères d’intégrité et éthique des animateurs de la CENI-Etat des lieux », ce forum interactif s’est voulu un cadre de formation sur le profile idéal de ceux qui ont la responsabilité républicaine d’organiser les élections en République démocratique du Congo (RDC).D’entrée de jeu, l’orateur du jour, Maître Pacifique Nkunzi a passé en revue le contexte des différents cycles électoraux depuis 2006 jusqu’à ce jour. Cet expert électoral relève que depuis 2006 Rd Congo n’a jamais organisé un cycle électoral complet.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) s’est contentée d’organiser les élections législatives et la présidentielle, laissant de côté les élections municipales, urbaines et locales.Maître Nkunzi pense plutôt que pour avoir des institutions fortes et solides, un travail sérieux devrait être fait en amont sur critères de choix des animateurs de la centrale électorale et sur les normes à observer. D’où les réformes électorales en discussion au niveau du Parlement, en attendant l’adoption et la promulgation de la loi électorale qui sera adaptée à notre contexte et pourrait corriger certaines incohérences actuelles, germes de contestations et autres contentieux électoraux.
Critères de choix
Au-delà de l’expertise, selon l’orateur, il est très important de nommer des gens qui remplissent les critères de « moralité ». Parmi les principes directeurs susceptibles de contribuer à l’organisation des élections, on doit tenir compte notamment, de la « transparence et la redevabilité ; le professionnalisme et le processus équitable », a souligné Maître Pacifique Nkunzi. Avant de préciser que le principe de l’équité est une composante essentielle dans un processus électoral intègre. « Le traitement et les mesures pour protéger l’intégrité doivent s’appliquer à tous les participants et à l’ensemble du processus », a-t-il fait savoir. Mais pour y arriver, relativise-t-il, il faut respecter trois normes de base. À savoir : « un cadre législatif acceptable ; une administration neutre et un traitement équitable ».
Tel un échange et partage d’expériences, un débat constructif et plein d’idées a été ouvert, faisant de cet exposé une bonne recette servie à ceux qui sont censés choisir les futurs dirigeants de la Céni notamment, les acteurs de la société civile. Voilà qui justifie l’intérêt et la satisfaction de tous les participants qui ont salué cette initiative. Ils ont émis le vœu de voir ce genre de forums être organisés régulièrement pour former et sensibiliser la population sur les enjeux et l’importance du choix de leurs dirigeants. « Pour le profil de la personne qui doit aller à la Céni, nous devons tenir compte de l’honnêteté, vérité et transparence. Cette personne doit avoir l’indépendance d’esprit et un esprit de redevabilité de telle sorte qu’il travaille, non pas pour lui, mais pour la nation. Et la manière de rendre compte au peuple, c’est de donner le résultat qu’il attend de la Céni », a déclaré le secrétaire exécutif de « Actions pour le bien être du monde ».
Il estime qu’une personnalité comme un président de la Céni, doit être un homme d’Etat. C’est-à-dire, qui agit selon les normes établies et les lois du pays et non selon ses sentiments ou un diktat. En outre, l’Ong ABM dit non à une Céni transformée en une caisse de résonnance et s’insurge contre l’intégration des acteurs politiques au sein de la Centrale électorale.
Madame Mathieuse Pauline, cheffe de quartier adjointe du quartier Ngansele, qui représentait le bourgmestre de la commune de Mont-Ngafula à cette activité, a dit sa satisfaction pour l’initiative des organisateurs. « Ce forum vient à point nommé, dans la mesure où plusieurs personnes dans la population ignorent tout ce que nous venons d’apprendre ici. Je veux que ce genre d’activités soient régulières surtout dans nos quartiers pour que la population soit informée et se familiarise avec certaines notions électorales », a-t-elle fait remarquer.
De son côté, Shafura Marie-Pauline, présidente de l’Ong « Femmes debout pour le développement » qui aussi participé à ce forum citoyen, se félicite de la clarté du discours de l’orateur qui a permis aux uns et autres de comprendre et de se faire une idée juste du profil des animateurs de la Céni. « C’était vraiment très clair comme le jour », a-t-elle affirmé, avant de conclure : « Nous avons intérêt de nous choisir des bons dirigeants de la Céni pour organiser des bonnes élections, transparentes et apaisées ».