Le Ministre des Mines, Willy Kitobo Samsoni a procédé, en intelligence avec le Secrétaire Général aux Mines Joseph Ikoli, à des nouvelles mises en place des directeurs et chefs de divisions dans l’administration des mines. Ces nominations opérées le 15 septembre denier sont au cœur d’une vive polémique dans l’administration minière et troublent déjà le climat de travail en cette période cruciale.
Au sein de cette administration, les nominations portées par l’arrêté ministériel n°00253 sont considérées comme irrégulières et contraires aux instructions du Conseil des Ministres du 04 septembre 2020 qui enjoignent les membres du gouvernement à s’en référer à la haute hiérarchie avant de prendre des si importantes décisions.
À la lumière de cet arrêté dont une copie est parvenue à la rédaction de Congo Réformes, 13 cadres ont été soit élevés en grades, soit permutés et/ou maintenus à leurs postes.
Cette mise en place est décriée au Secrétariat général où, plusieurs cadres et agents relèvent de nombreuses irrégularités notamment le fait qu’elle repose sur un cadre organique illégal, élaborée et soumise deux mois seulement après la signature et publication du cadre organique légal dont les services ont été repris dans la loi minière.
Il est aussi reproché à cette mise en place de pêcher contre les règles éthiques et la méritocratie. Le Ministre aurait nommé un métallurgiste au poste de Directeur de la géologie, alors qu’un spécialiste en géologie est créé directeur de la métallurgie. Il va sans dire que les critères de choix du patron des mines congolais sont à chercher ailleurs. Ce qui, naturellement, porte des doutes en termes d’efficacité et de productivité.
Aussi, la promotion aux grades de directeurs et chefs de division principaux des agents revêtus des grades statutaires violerait les dispositions des articles 19 et 72 de la loi n°016/013 du 15 juillet 2016 portant des agents de carrière des services publics de l’État au détriment des cadres nommés par Ordonnance. « Il s’agit des agents revêtus de grade d’ATA 1 et 2 et ceux revêtus de grade de CB n’ayant pas exercé les fonctions de CB pendant au moins 3 ans », renseigne un agent sous le sceau de l’anonymat.
D’autres agents et cadres des Mines indexent le ministre de tutelle et le Secrétaire général d’avoir créé des nombreux services à la va-vite, pour y affecter des agents recrutés dans les cercles familial et politique.
Autre élément troublant, le Ministre Kitobo élève en grade et affecte des personnes qu’il a lui-même accusées de fraude minière par sa lettre du 31 mai 2020. « Une action qui contraste avec sa réputation d’un homme de rigueur », commente un agent.
Il est à noter aussi, l’affectation des cadres d’une riche expérience à des directions nouvellement créées, dont le fonctionnement n’est pas encore effectif du fait du manque des infrastructures et autres conditions de travail. « Il s’agit, ni plus ni moins d’une volonté manifeste de l’autorité de tutelle de mettre au garage des personnes pétri d’une riche expérience au profit des nouvelles unités », explique un cadre.
C’est notamment pour ce manque d’infrastructures que l’on trouve des directeurs pratiquement en divagation, à l’instar du directeur en charge de l’administration et des finances logé au bureau des syndicalistes.
Nos efforts pour joindre le ministre des Mines se sont avérés vains, du moins pour le moment.
Le Ministre des Mines, Willy Kitobo Samsoni est appelé à corriger ces irrégularités pour l’efficacité de son administration et réinstaurer la quiétude face au climat malsain qui s’installe peu à peu dans l’administration des mines du fait de sa mise en place. Dossier à suivre.
Congo Réformes