Par Éric Topona (DW)
Félix Tshisekedi et Joseph Kabila ne s’entendent pas notamment sur la réforme de la justice initiée par des députés du FCC. Leïla Zerrougui, la patronne de la Monusco a entrepris une médiation.
En dépit d’un calme apparent, des désaccords persistent entre les deux alliés qui dirigent la RDC.
Selon nos informations, Leila Zerrougui, la cheffe de la Mission des Nations unies en RDC (Monusco) a successivement rencontré Félix Tshisekedi et Joseph Kabila quelques jours avant la célébration, le 30 juin 2020, du 60ème anniversaire de l’indépendance du pays.
Une démarche que justifie Mathias Gillmann, porte-parole de la Monusco :« La mission des Nations unies en RDC et sa représentante ont un mandat de bons offices. Il y a des tensions politiques en ce moment. »
Le porte-parole de la Monusco estime que « conformément à son mandat, la représentante spéciale va essayer de faire le lien entre les différents acteurs politiques congolais pour trouver des solutions, réduire ces tensions et permettre au gouvernement et aux autorités de travailler sur les problèmes du Congo au-delà des tensions politiques entre les différents acteurs. »
« Le FCC tente à tout prix de torpiller l’action de Tshisekedi »
L’initiative de Leila Zerougui est bien appréciée par la société civile congolaise. Cependant, Bienvenu Matumo, militant du Mouvement citoyen Lutte pour le changement (la Lucha), attend du président Félix Tshisekedi un courage politique pour mettre un terme à ces tensions.
« Ce n’est pas mauvais que la Monusco puisse tenter de réconcilier les hommes. Mais au fond, les deux membres de la coalition ne sont pas d’accord sur des questions aussi importantes, notamment la lutte contre la corruption, la question de séparation des pouvoirs », explique Bienvenu Matumo.
Le militant de la Lucha estime que « le FCC tente à tout prix de torpiller l’action de Tshisekedi. Et Tshisekedi manque de courage pour se débarrasser des gens du FCC. Sinon, il ne posera pas des actions nécessaires pour améliorer le niveau de vie des Congolais. »
Selon Mathias Gillmann, le porte-parole de la Monusco, la finalité de cette mission de bons offices, est d’aider à décrisper le climat politique national délétère.
La patronne de la Monusco a également rencontré les autres acteurs-clés de la vie politique et sociale du pays, notamment la présidente de la chambre basse du Parlement, Jeannine Mabunda Lioko Mudiayi, issue des rangs de la majorité fidèle à Joseph Kabila.