Congoreformes : NAIROBI 21_Novembre_2024 : _ Lors de la récente réunion des experts du Centre régional sur les armes légères et de petit calibre (RECSA) à Nairobi, la République Démocratique du Congo (RDC) a marqué sa différence en refusant de signer le rapport final. Une décision défendue par M. Landry Bisidi Tshilombo, secrétaire permanent de la Commission nationale de contrôle des armes légères et de petit calibre (CNC-ALPC).
Une question centrale ignorée
Selon M. Bisidi Tshilombo, le rapport final ne prend pas en compte un point essentiel discuté lors des travaux : la présence d’armes étrangères dans l’est de la RDC. Cette omission, jugée inacceptable par la délégation congolaise, révèle des divergences sur les priorités de sécurité dans la région.
L’est de la RDC, en proie à des conflits armés chroniques, reste un théâtre d’affrontements impliquant des groupes rebelles et des forces étrangères. Ces conflits alimentent une prolifération d’armes, souvent importées illicitement, et aggravent l’insécurité pour les populations locales.
Un rappel des responsabilités régionales
La RDC insiste sur la nécessité d’une approche régionale transparente et collaborative face à cette menace. En refusant de signer le document, Kinshasa souhaite alerter les autres membres du RECSA sur l’importance de documenter et de traiter les préoccupations liées à la circulation d’armes étrangères sur son territoire.
Cette position traduit également une volonté de voir la communauté régionale assumer un rôle plus actif dans la traçabilité des armes et la lutte contre leur prolifération.
Un point de friction dans la coopération
Le RECSA, dont l’objectif est de promouvoir une coordination régionale efficace dans la gestion des armes légères, risque d’être fragilisé par ce différend. Ce blocage met en lumière des défis persistants dans l’harmonisation des priorités sécuritaires entre ses membres.
La RDC, en adoptant une posture ferme, espère éviter que ces questions fondamentales ne soient écartées des débats futurs.
Vers une solution ?
Pour débloquer la situation, des discussions ciblées entre la RDC et les autres parties prenantes pourraient être nécessaires. Ces échanges devront s’articuler autour des points suivants :
- L’intégration des préoccupations liées aux armes étrangères dans les prochains rapports du RECSA.
- Un renforcement des mécanismes de dialogue pour garantir que toutes les voix soient entendues.
- Une stratégie commune pour renforcer le contrôle des armes légères dans la région.
Le refus de la RDC de signer le rapport final du RECSA reflète des tensions sur la manière de gérer les problèmes de sécurité transfrontalière. En mettant l’accent sur la question des armes étrangères, Kinshasa cherche à recentrer le débat sur des sujets critiques pour sa stabilité et celle de la région.
La balle est désormais dans le camp des membres du RECSA, qui devront montrer leur capacité à répondre de manière concertée aux défis sécuritaires communs. Une véritable opportunité de réaffirmer l’engagement de tous en faveur de la paix et de la sécurité dans la région des Grands Lacs.
La Rédaction / Congoreformes.com