Autrefois important exportateur d’oléagieux, avec une production record en 1958 et 1960 de 225 115 tonnes par an, le pays dispose encore d’un potentiel considérable pouvant lui permettre de se hisser parmi les principaux exportateurs dans le monde.
Le pays ne manque pas d’atouts susceptibles de relancer durablement sa production industrielle oléagineux. En plus, elle dispose encore d’infrastructures agro-industrielles qui ne demandent qu’à être dynamisées et modernisées. C’est entre 1976 et 2005, selon la note de conjoncture de la Banque centrale de 2005, que le secteur de l’huile de palme a commencé à enregistrer des déficits de production, faisant passer la production de grandes unités industrielles sous la barre de 20 000 tonnes par an, depuis 1994. À cette époque, le déficit était de l’ordre de 2 millions de tonnes.
Production nationale en baisse
Ce sont les importations en provenance de Malaisie et d’Indonésie qui ont comblé ce vide. La demande globale du marché intérieur s’élevait à cette période à 3 145 989 tonnes alors que la production nationale était de 952 470 tonnes. La RDC avait, dans les années 60-70, une production annuelle de plus ou moins 200 000 tonnes au moment où la Malaisie ne produisait que 40 000 tonnes. Les recettes d’exportations des produits oléicoles d’alors (amandes et tourteaux palmistes) représentaient 48 à 50 % des recettes d’exportations agricoles dans leur ensemble. La production de la Malaisie est passée de 40 000 tonnes d’huile brute vers les années 1970 à près de 9 millions de tonnes par an depuis 2005. Aujourd’hui, la promotion des filières agricoles est le premier objectif du Programme national d’investissement agricole (PNIA), lancé en 2013. Ce programme vise à canaliser les investissements agricoles vers des secteurs porteurs de croissance, tel celui du palmier à huile et ses dérivés. Un expert du ministère du Commerce extérieur a affirmé que la production nationale d’huile de palme est remontée à 15 000 tonnes en 2002, puis à 50 000 tonnes en 2011. Elle est de 300 000 tonnes à ce jour, alors que les besoins nationaux se chiffrent à 350 000 tonnes. Le déficit persiste encore. Pour reconquérir sa place de producteur-exportateur d’huile de palme, la RDC mise sur l’amélioration de sa production et de la qualité de son produit, en passant par la recherche développement avec la contribution de l’Institut national d’étude et la recherche agronomique (INERA).
Des problèmes à résoudre
C’est le prix à payer pour mieux pénétrer les milieux du commerce mondial, où règne une véritable compétition, la qualité et la quantité étant des facteurs déterminants pour fournir des recettes d’exportations substantielles à l’économie congolaise. D’où la mise sur pied d’un projet de relance de la filière palmier à huile, dans le bassin du Mayombe, dans la province du Kongo-Central. Plusieurs contraintes ont été identifiées avant de parler du développement du secteur. Il s’agit notamment de l’abandon et du vieillissement des plantations, de l’arrêt de la recherche, de l’insuffisance des investissements dans ce secteur ainsi que du délabrement des équipements de production. Avec l’ appui du Cadre intégré renforcé (CIR), un programme entièrement consacré au renforcement des capacités des pays les moins avancés (PMA), la RDC entend s’appuyer sur le potentiel existant pour relancer la filière palmier à huile et, à terme, booster la croissance économique et sociale, avec tous les effets d’entraînement : création d’emplois, réduction de la pauvreté, amélioration de la balance commerciale, amélioration des revenus des populations impliquées dans le secteur du palmier à huile.
Dans sa phase pilote, le projet d’appui à la relance de la filière palmier à huile va se concentrer dans la région du Mayombe avant de s’étendre vers d’autres sites. Le cout global de ce projet est de 4 millions de dollars, dont 61,1%, soit 2,661 millions de dollars du financement assuré par le Fonds d’affectation spéciale du CIR ; 5,4%, soit 237 000 dollars comme contribution du gouvernement congolais et 1,461 million de dollars qui proviendront des bénéficiaires du projet. Ce projet vise d’abord à renforcer les capacités productives et commerciales de petits exploitants familiaux et des PME du bassin du Mayombe. Tout compte fait, l’action du gouvernement reste motivée par le développement des milieux ruraux, le développement des chaînes de valeurs dans cette filière. L’accroissement de l’offre des produits du palmier à huile va contribuer à coup sûr à la réduction de la pauvreté et plus tard à la création de richesses.
Avec Business-et-finances