Le gouvernement de la République démocratique du Congo a dévoilé, jeudi 26 août 2021, un « Plan directeur d’industrialisation » à l’horizon 2040, d’un coût de 58 milliards de dollars, qui prévoit des infrastructures devant relier différentes régions de ce géant d’Afrique centrale, a-t-on appris de source officielle. Le plan, présenté officiellement aux membres du gouvernement, aux élus, diplomates, opérateurs économiques congolais et étrangers ainsi qu’aux universitaires et la presse, vise à atteindre « l’objectif de l’émergence de la RDC d’ici 2030-2040 », a déclaré Julien Paluku, ministre congolais de l’Industrie.
Il s’agit de « réindustrialiser » la RDC, qui ne compte plus que 507 entités industrielles recensées, contre 9.600 unités de production industrielles dans différents secteurs héritées du colonisateur belge en 1960 lors de l’accession du pays à l’indépendance, a déploré M. Paluku.
Dans les cinq prochaines années, le gouvernement veut doubler le nombre d’unités de production industrielle pour atteindre mille industries dans le pays et réduire de 60% la facture des importations évaluée à près de 6,5 milliards de dollars américains par an, a-t-il expliqué.
Pour permettre de « libérer le potentiel de croissance et de transformation industrielle du pays », le plan a éclaté la RDC en six zones industrielles: l’ouest dans la région de Kinshasa, le sud dans l’ex-Katanga, la zone centre dans l’espace Kasaï, la zone Est dans les trois provinces du Kivu, la zone nord-est qui regroupe l’ex-province orientale et la zone nord-ouest constituée de l’ex-Equateur.
Ces six piliers du développement de la RDC seront transformés à l’échéance 2040 « en hubs d’exportation vers les pays voisins », dans la perspective de l’effectivité de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), des avantages de l’AGOA (Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique) et des ouvertures du marché chinois aux pays africains.
Pour garantir le succès de ce plan, il faut 58,3 milliards de dollars pour la construction d’infrastructures routières (21 milliards de dollars), ferroviaires (9 milliards de dollars), énergétiques (22 milliards de dollars) et aéroportuaires et portuaires (6,3 milliards de dollars), a estimé M. Paluku.
Des fonds que le pays doit mobiliser auprès des partenaires lors d’une « conférence des investisseurs » que le gouvernement compte organiser dans les jours à venir.
Avec La Libre Afrique/AFP