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La défiance envers la vaccination risque de nuire à la lutte contre le COVID-19

Guido Rasi, le directeur de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Le scepticisme face aux vaccins, particulièrement développé en Europe, pourrait constituer un facteur négatif important lorsqu’un vaccin contre le coronavirus sera disponible.

A la tête de l’Agence européenne des médicaments, Guido Rasi est inquiet de l’effet que la réticence envers la vaccination pourrait avoir dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Selon le chef de l’Agence européenne des médicaments (EMA), les effets secondaires que provoquent parfois certains vaccins, ainsi que leur manque d’efficacité dans certains cas, alimentent le scepticisme face à la vaccination. Celle-ci n’est cependant pas en mesure d’assurer une immunisation totale de la population, ni d’empêcher que certaines personnes souffrent d’effets secondaires, a-t-il ajouté.

L’épidémie de COVID-19 fait évoluer le débat sur la vaccination

La pandémie de coronavirus démontre que l’importance des vaccinations de routine, fait valoir Hans Kluge, directeur régional de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour l’Europe.

C’est pourquoi l’EMA va lancer une campagne de sensibilisation, en insistant également sur la transparence totale des recherches menées pour trouver un vaccin contre le coronavirus. « Toutes les données seront disponibles », a-t-il souligné.

L’agence européenne va mettre en place une plateforme qui permettra d’établir un suivi immédiat et de rassembler des preuves portant sur la sécurité et de l’efficacité d’un vaccin lorsque celui-ci sera distribué à grande échelle.

« Nous ne pouvons le faire qu’avec la collaboration de la Commission européenne, avec laquelle nous entretenons déjà une collaboration étroite », a indiqué Guido Rasi, en ajoutant qu’un vaccin ne serait pas disponible à très court terme.

En attendant, les candidats les plus rapides dans la course contre le virus pourraient bien être les anticorps monoclonaux, « une sorte de voie médiane entre l’immunité naturelle et un vaccin » qui utilise le même principe que les vaccins pour bloquer le virus, mais artificiellement, en recourant à la biotechnologie.

La mise au point d’un vaccin contre le coronavirus pourrait prendre 1 an

Le développement d’un vaccin efficace contre le COVID-19 pourrait prendre une année, selon un document qu’Euractiv.com a pu consulter. Le document souligne que l’Europe « devra vivre avec le virus », jusqu’à la découverte d’un tel vaccin ou d’un traitement.

« Plus nous en savons sur le virus, plus de nouveaux médicaments pourraient être accessibles », a souligné Guido Rasi. Le recours à une modélisation globale unique pour savoir qui vacciner en premier constituera l’un des éléments clé de la réponse médicale. Cela permettra d’obtenir la protection la plus élevée dans l’ensemble de la population en utilisant le plus petit nombre de doses.

Pour Guido Rasi, tous les pays de l’UE doivent adopter cette approche rationnelle et identifier les populations les plus susceptibles de bénéficier de la vaccination, afin de créer le premier rempart de vaccination dans la population générale.

Le chef de l’EMA espère que l’Europe pourra disposer de plus d’un vaccin, car chaque vaccin pourrait ne pas convenir parfaitement à toutes les populations. Avoir plusieurs options pourrait également être utile si le virus devient endémique, comme le VIH ou l’hépatite.

Guido Rasi a également fait savoir que l’EMA était sur le point de délivrer une autorisation de mise sur le marché conditionnelle pour le Remdesivir. Ce médicament fabriqué par l’entreprise pharmaceutique américaine Gilead montre certains effets inhibiteurs initiaux sur les coronavirus humains pathogènes.

Sanofi renvoie l’UE à ses responsabilités sur le vaccin contre le Covid-19 :

Le géant pharmaceutique Sanofi ne distribuera pas prioritairement aux États-Unis un éventuel vaccin contre le Covid-19 si l’Union européenne se montre « aussi efficace » pour financer son développement, a déclaré jeudi son responsable français.

« Nous ne l’avons pas encore approuvé, nous avons seulement donné des orientations sur ce que l’on appelle l’usage compassionnel », qui permet d’administrer un médicament à des patients avant que sa vente n’ait été autorisée.

Ce traitement contre le COVID-19 a créé un différend entre les États-Unis et l’Union européenne, car la demande de Remdesivir devrait augmenter, et celui qui gagnera la course pour une autorisation rapide de mise sur le marché du médicament pourrait obtenir un avantage concurrentiel.

Au début du mois de mai, la Food and Drug Administration (FDA) américaine a délivré une autorisation d’urgence. Guido Rasi a indiqué que le concept d’usage compassionnel de l’UE correspondait peu ou prou à l’octroi d’autorisation d’urgence de la FDA.

Par Gerardo Fortuna | EURACTIV.com 

Oscar BISIMWA

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