Intellectuel congolais de très haute facture, Dieudonné-Sébastien Chirishungu Chiza, est chercheur chevronné en développement, auteur de plusieurs ouvrages sur le développement de l’Afrique et de la RDC. Il est un analyste politique, économique et social, et cadre à la Direction Générale des Impôts. Durant cette période de Consultations politiques, il hausse le ton et dénonce : « La crise financière dans laquelle se débat la République Démocratique du Congo depuis trente ans est une crise « artificielle ». »Elle est simplement due à l’absence de volonté politique des Élites congolaises au pouvoir, à leur refus de se mettre au seul service du peuple qu’elles prétendent représenter. Élites compradores sont en réalité au service d’elles-mêmes, de leurs poches, de leurs familles biologiques ou ethniques et des camps politiques auxquels elles appartiennent.
Lisez avec intérêt :
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, chers Compatriotes;
Monsieur le Président de la République, Chef de l’État, (avec l’expression de nos hommages les plus déférents);
Mesdames et Messieurs Chefs des Institutions et Corps Constitués de la République toutes tendances politiques considérées.
Quelle image le peuple congolais a aujourd’hui du pays, de l’État, de la classe politique, de la classe intellectuelle aux commandes des institutions politiques, administratives, économiques et sociales, nationales, provinciales et locales, en République Démocratique du Congo ???
Essayons TOUS ensemble de répondre, honnêtement, à cette question.
Nous analystes politiques, économiques et sociaux au sein de la vaste Société civile de la République Démocratique du Congo, parce que nous vivons au quotidien avec le peuple, un peuple meurtri et désabusé, sommes les mieux placés pour reproduire cette image, cette photographie à la fois du pays profond, le Congo, et du peuple des bas-fonds, le peuple congolais.
Nous, acteurs de la société civile, nous sommes ceux qui vivons, au quotidien, les affres de nos compatriotes qui font face aux meurtres les plus crapuleux et au terrorisme érigé en mode de gouvernement dans l’arrière-pays, et notamment à l’Est de la République.
Alors que tous les États européens s’émeuvent et déploient une armada militaire, policière et des services diplomatiques et d’intelligence extrêmement coûteux pour un seul citoyen, une seule citoyenne française retenue en otage par Boko-Haram au Mali, des dizaines de millions de Congolais peuvent, par contre, être égorgés à l’Est du pays, déplacés de leurs villages ancestraux par des dizaines de groupes terroristes à obédience étrangère, très bien connus et localisés par l’État et l’Armée congolaise, par les milieux diplomatiques et la Communauté internationale représentée, en RDC, par un pléthore d’ambassades européennes, américaines et asiatiques, et par la plus grande armada militaire du monde, sur-payée, sur-équipée, et sur-embourgeoisée, la MONUSCO.
La MONUSCO est une force armée chiquement vêtue et équipée, dotée de véhicules tout terrain et blindés, et remplissant, le soir venu, en très bonne compagnie recrutée à coup de billets verts, les cabarets et les restaurants.
La MONUSCO est une force de milliers d’espions socioéconomiques et politiques en villégiature dans les pittoresques ville exotiques de la RDC, sécurisant la poignée d’opérateurs économiques expatriés exploitant les ressources naturelles de la RDC.
La mission officielle de la MONUSCO voudrait qu’elle veille sur la sécurité de la population en RDC. Et pourtant, jamais un seul bastion « rebelle », « terroriste » ou encore de forces négatives étrangères, n’a jamais été encerclé, neutralisé et nettoyé par la MONUSCO sur vingt ans de présence en RDC.
Lorsqu’il s’agit de forces ONUSIENNES sri-lanquaises, pakistanaises, et autres, Est-asiatiques, elles sont plus préoccupées, en forces prosélytes qui ne le cachent pas, et à coup de milliers de dollars américains, à implanter des mosquées et à payer juteusement des prédicateurs pour convertir à la nouvelle religion de nouveaux adeptes locaux jusqu’à en oublier de sécuriser les populations locales, leur première mission en RDC.
La RD-Congo est, cela étant, un pays sans défense nationale sûre, ni certaine, ni républicaine. La RDC est, c’est un constat général, un pays avec une armée au forces bigarrées, « multinationales », aux troupes provenant des pays voisins, brassées, mixées.
De l’avis de tous, nationaux et étrangers, la République Démocratique du Congo est un pays sans armée classique, pour ne pas dire que les FARDC ne sont qu’une armée à la troupe et au commandement constitués de forces militaires étrangères infiltrées.
Voilà la première plainte, le premier malheur, le premier souci du peuple congolais, forcé de ne se fier qu’aux milices privées, aux milices tribales et aux forces d’occupations de tout bord pour espérer échapper aux coutelas des milices adverses, des autres ethnies, des autres tribus, et des fois des forces étrangères qui tiennent toute la population congolaise en respect, constamment « hauts les mains ».
La situation sécuritaire faite d’insécurité physique des pères et mères de familles que l’on égorge le jour dans les champs de culture, ou dans le silence de la nuit de leurs cases au village, peuple vivant dans de modestes hameaux démunis de toute modernité, et qui a perdu le goût légendaire de jadis de la fête jusqu’aux petites heures, de la paix, de la tranquillité, des danses au tambours chauffés au clair de lune, de la joie des travaux champêtres, des joyeuses semailles et des récoltes agricoles.
Aujourd’hui les Congolais sont un peuple en proie à la détresse, sans sécurité physique, individuelle et collective, un peuple en proie à la peur constante au ventre, peur de l’autre, connu ou inconnu. Telle est la hantise dans nos campagnes, nos villages en Ituri, dans le Haut et le Bas-Uelé, au Nord et au Sud-Kivu, au Maniema, dans les deux Lomami et dans le Tanganyika, dans les Kasaï et jusqu’au Kongo central, hier oasis de paix et d’insouciance.
Il n’y a pas que les campagnes, les milieux ruraux congolais, qui sont touchés et en proie à la mort certaine sur les routes, au champ, dans les hameaux et les cases, la nuit comme le jour, au village.
Les « kulunas » de nos villes et centres urbains, à Goma, à Beni, à Bukavu, à Uvira, à Masisi, à Kiwanja, à Isiro, à Salambila, à Kinshasa, à Mbuji-Mayi, à Lubumbashi où les Katakatanga peuvent opérer en plein jour dans la deuxième ville du pays, défiant tout un État, un Président de la République, Chef de l’État, un Premier Ministre, Chef du Gouvernement, un Gouverneur de Province et des Forces de Police et d’Intelligence, …
Un peuple en désarroi est abandonné à lui-même, et nous, Société Civile, en RDC, sommes les premiers témoins impuissants des affres sécuritaires que vivent au quotidien le peuple congolais dans les 26 provinces du pays.
La première image que le peuple congolais a de son pays et de ses dirigeants, et que nous venons d’exposer, dans le premier chapitre de notre intervention, a, sans nul doute, rapport avec les questions sécuritaires.
Sécurité physique pour les habitants du Congo, ceux des villes et des villages, et spécialement ceux de l’Est, du Sud et du Centre du Congo.
La deuxième image ou le deuxième volet du regard du peuple congolais sur ses gouvernants est le secteur des infrastructures économiques et sociales.
Un pays aussi grand que la République Démocratique du Congo a inévitablement besoin d’infrastructures.
Le Congo-Zaire a cruellement besoin d’infrastructures adéquates, suffisantes et modernes.
Ou est donc passé le fameux contrat chinois « infrastructures contre concessions minières » de la première législature kabiliste ??? Quels en ont été les résultats, les retombées pour le peuple congolais dont les mines auront été simplement spoliées par ses Élites politiques « spoliatrices » au profit des groupes d’investisseurs maffieux, et de multinationales nébuleuses???
Il est pénible, pour un citoyen congolais, qu’il habite la ville ou qu’il réside dans un village, de se rendre compte qu’il ne peut se déplacer, se rendre d’un lieu à l’autre de la République qu’en consentant des sacrifices exorbitants qui, souvent excède ses forces d’homme et de femme ordinaire.
En République Démocratique du Congo, c’est un véritable cauchemar que d’envisager de faire du commerce ou du tourisme, de rendre visite à un ami ou à un parent, d’aller à des funérailles ou d’aller s’instruire loin de don village ou de sa ville dans le même pays.
Un vrai cauchemar que de quitter son village ou sa ville pour un autre village ou une autre ville, de voyager d’une province congolaise à une autre, un problème de transport et de circulation des personnes et des biens que des pays voisins, comme le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie ou le Kenya, ont résolu dans leurs espaces territoriaux depuis plus quarante ans déjà.
Au-delà de l’insécurité omniprésente, il y a une simple mais cruciale question de routes sûres et certaines, de moyens de communication terrestres, lacustres, fluviaux, moyens de communication physique qu’étaient hier la route ou le train, mais aussi les ports, les ponts, et des bateaux sûrs et salubres.
Comment imaginer que, en République Démocratique du Congo, on ne puisse, plus ou moins décemment, qu’à prix exorbitant d’un billet d’avion, … aller d’une ville à l’autre, d’Est en Ouest ou du Nord au Sud??
Les souffrances du peuple congolais d’en-bas, qui doit se déplacer à l’intérieur du pays pour survivre, sont indescriptibles.
Dans le secteur du déplacement des populations congolaises actives d’un coin du pays à l’autre, il existe bel et bien un peuple congolais d’en-haut, constitué d’une poignée de prédateurs qui ont tout ce que possède la République de richesse pour eux tout seuls et rien pour les autres.
La frange du peuple d’en-haut peut accéder, à coût exorbitant, d’un billet d’avion pour quitter Beni, Goma, Kalemie, Kasumbalesa, Kongolo pour se rendre à Matadi, à Lisala, à Kenge ou à Kisangani.
Pour les autres congolais, ceux d’en-bas, c’est le calvaire des bourbiers routiers, des dizaines de nuits et des jours éprouvants, sous le soleil ou la pluie, dans la chaleur des puanteurs ou le froid de l’effroi, juchés sur le toît d’une montagne de cargaison que transporte un camion poids lourd, lorsqu’ils doivent voyager pour se rendre à un centre médical ou visiter médecin, pour se rendre aux funérailles d’un proche, pour s’en aller vendre de la pacotille dans les villes et villages au près ou au loin, …
L’absence d’infrastructures routières, ferroviaires viables freine le vital commerce intérieur et la production économiques des milieux ruraux et des villes.
Elle annihile toute croissance économique et toute prospérité sociale de la population, rend quasi impossible le salutaire brassage des populations qui se trouvent obligées de se replier sur des identités tribales d’un autre âge, et lessuelles renvoient le Congo/Zaïre à plusieurs siècles avant la création de la roue et l’apparition des moteurs à combustion.
L’absence d’infrastructures de communication rend la vie, dans nos villages et nos villes, semblable à celle du dedans d’un enfer ou d’une tombe à ciel ouvert; et la vie économique et sociale des individus et des groupes sociaux ressemble à la mort et vice-versa.
Ces réalités socio-economiques infra-humaines, en République Démocratique du Congo, la société civile des villes et des villages la constate, la visualise, la photographie quotidiennement; elle la vit avec le peuple congolais d’en-bas, lorsque des familles se battent, dans une misère indescriptible, pour scolariser leurs enfants dans des écoles qui ne sont écoles que d’imagination, pour soigner des êtres chers dans des hôpitaux que l’on appelle des centres médicaux où, en réalité, dans l’arrière-pays, l’on se rend pour mourir et non pour recouvrer la santé et revivre.
Les Congolais, aussi bien des villes que des campagnes, qui ne peuvent se faire soigner en Afrique du Sud, en Belgique ou en Amérique, se rendent dans ces « HOPITAUX » sans lits, sans médecins, sans médicaments, simplement pour ne pas rendre l’âme dans sa case dans les quartiers pauvres de nos villes, ou dans sa hutte dans nos villages devenus sans « vie », comme des villages lunaires, sans civilisation matérielle.
L’absence, et non pas l’insuffisance, des infrastructures routières, ferroviaires, scolaires, sanitaires, sportives, et autres, rend la vie « invivable » en République Démocratique du Congo, confine les populations dans un mal-être indescriptible et dans des milieux de vie où l’on ne connaît véritablement rien de ce qui se passe de beau, de grand et d’épanouissant au « dehors ».
L’horizon de la vie de notre peuple, notamment de celui de « l’arrière-pays », se limite à son village, à sa petite vie de village ou de petite « ville » misérable, à sa tribu, à son ethnie.
Et alors, quand? quand est-ce le peuple congolais bâtira-t-il un grand pays uni, une population harmonieusement diverse, sans frontière, brassée à toutes ses composantes ethniques, tribales, provinciales et sociales?
L’absence d’infrastructures économiques et sociales que sont les routes, les chemins de fer, les ponts sur les ruisseaux, les rivières et les fleuves est un facteur réel et notable de sous-développement, lequel.
Cette absence de voies de communication par ailleurs, favorise une criminalité endémique, effroyable, dans un enfer où personne ne sait échapper.
Dans les espaces densément habités, abusivement appelés « villes » ou centres urbains, « centres » urbano-ruraux, l’absence d’un minimum de ce qui s’appelle « voirie » urbaine, et cela dans toutes les « villes » de la République Démocratique du Congo est une honte pour les autorités de la Républiques, nationales, provinciales et locales.
Une « voirie » ???
C’est le système d’assainissement de l’environnement habité, d’aménagement ordonné de l’habitat selon des normes paysagistes devenues internationales.
La « voirie », c’est le désenclavement des populations d’en-bas dans leurs bidonvilles, c’est également la lutte contre l’insalubrité et les constructions anarchiques.
L’absence d’écoles décentes pour la jeunesse et de centres hospitaliers modernes, et l’absence de toute création et entretien d’infrastructures publiques de confort pour tous;
L’absence d’écoles et d’hôpitaux connectés à la science moderne et au monde ;
Toutes ces « absences » alarmantes font de la République Démocratique du Congo un pays où l’on naît, grandit et meurt dans la misère économique, sociale et même intellectuelle.
Ces absences font du Congo-Zaïre un pays qui avance à reculons, sans boussole ni perspective pour sa population, sans lendemain planifié pour ses enfants, pour sa jeunesse.
Et pendant ce temps, l’on chante, à longueur des journées, d’un pays, le plus riche de la planète, le mieux doté en ressources économiques naturelles au monde.
On parle d’un pays aux minerais les plus rares et aux minerais stratégiques pour le monde entier.
Congo-Zaire, le pays d’étonnants paradoxes :
- premier producteur mondial du cobalt,
- premier producteur mondial du coltan,
- deuxième producteur mondial du cuivre,
- 4ème producteur mondial du café,
- l’un des dix premiers producteurs mondiaux du bois tropical précieux,
- l’un des dix premiers producteurs mondiaux d’étain, tungstène, germanium, … une litanie infinie.
Un pays plus riche (en terme de ressources naturelles) que le Nigeria, que l’Afrique du Sud, que la Belgique, que la France, que le Canada, …,
mais un pays tristement pauvre, exploité et écumé par des multinationales.
Des multinationales qui emportent tout, le beurre et l’argent du beurre, et ne paient rien en retour à la masse d’ouvriers, à la main d’œuvre gratuite congolaise, comme sous l’époque coloniale.
Des multinationales qui ne paient pas la hauteur d »impôts qu’il faut à l’État congolais.
Les caisses de l’Etat congolais et des provinces dont les multinationales exploitent les richesses sonnent toujours vides parce que l’Etat congolais et les provinces ne reçoivent même pas 10% du potentiel fiscal des multinationales minières, manufacturières et commerciales qui pillent le pays, aidés en cela par les membres de l’establishment gouvernemental de tous les régimes politiques, par les hauts fonctionnaires et toute l’Administration publique à coup de dérisoires prébendes.
Et le peu que les grandes entreprises lésinent à verser au Trésor public est raclé par les oligarchies gouvernementales et les Hauts Fonctionnaires qui, à leur tour, emportent en frais de missions, en émoluments faramineux et en frais de fonctionnement des cabinets de ministres, de Directeurs généraux et des PDG d’entreprises publiques, les dérisoires qui, par hasard ou par bonheur auraient échappées au COULAGE DES RECETTES PUBLIQUES et tomberait dans les caisses du Trésor.
La vraie question, le vrai problème, le problème central, le problème des problèmes n’est qu’un seul : L’HOMME CONGOLAIS, LE DIPLÔMÉ UNIVERSITAIRE CONGOLAIS.
Il a beau être bardé de diplômes glanés dans les universités nationales (UNIKIN, UCC, UCB, UNILU, UNIKIS, UEA, UOB, UPC, et j’en passe), de licences ou doctorats glanés à Londres, à Paris, à New-York, le DIPLÔMÉ CONGOLAIS demeure un ouvrier en cravate au service des multinationales ou d’une Administration publique obsolète, incapable de changer la trajectoire politique, économique et sociale de notre pays, la République Démocratique du Congo.
Une armée de diplômés d’universités et de hautes écoles de partout au monde qui ne devient pas, pour leur pays, des penseurs, des philosophes, des architectes d’une société qui bouge, qui ne deviennent pas, en un mot, des « intellectuels ».
Les diplômés congolais ne « pensent » ni pour leur pays, ni pour leur peuple, ils ne songent pas à leur pays, à leur peuple.
Ils pensent pour eux-mêmes et à eux-mêmes, à leurs familles et pas au Congo, à leur enfants et pas à la jeunesse congolaise, à leurs épouses, et pas à la maman congolaise.
Ils sont sans envergure morale, spirituelle, sans élévation humaine.
Mgr Gillon dirait à leur sujet : « science sans conscience », et ajouterait « une ruine des âmes », mieux, « des âmes ruinées ».
Âmes ruinées par un matérialisme éthérée, athée, et des fois déicide.
Une absence totale d’idéal et d’éthique!!!
La célèbre » COOP » à son seul et unique profit, RT jamais dans l’intérêt de l’État, de la nation, du peuple, du plus grand nombre.!!!
Le malheur du Congo, c’est l’absence des véritables « intellectuels », des hommes et des femmes prêts à donner leur vie pour sue leur État, leur pays leur patrie progresse.
Le Congo-Zaïre manque cruellement ces idéalistes altruistes, au sein du Gouvernement congolais, dans les Administrations publiques, dans l’Armée nationale, dans les grands secteurs économiques et sociaux vitaux qui ne pensent pas à eux-mêmes, mais à la PATRIE.
Personne, et personne ne veut imiter ni ressembler à Lumumba, à LD Kabila, à Mzee Munzihirwa Mwene Ngabo.
Tout le monde crache sur la mémoire de ces héros nationaux.
Une absence criante d’intellectuels, de nationalistes, de patriotes.
Comment peut-on comprendre qu’une « Elite » intellectuelle, politique, d’un pays puisse laisser produire d’immenses richesses minières et agricoles par des étrangers et les laisser exporter impunément par eux, sans contrepartie pour l’État congolais, pour le peuple congolais, pour la construction des routes, des chemins de fer, des ponts, de ports et d’aéroports, d’écoles, d’hôpitaux, de stades, de centre culturels.
A quoi ressemblent de nos jours nos académies militaires, nos centres d’entraînement militaires, tous hérités de l’époque coloniale. (Kotakoli, Luberizi, Kananga, Kamina, Rumangabo, Kitona, Kibomango, …).
A quoi ressemblent nos camps et cités militaires???
Qu’elle honte pour notre nation, pour les « Elites » dirigeantes!!!
A quoi ressemblent nos universités, instituts de recherches scientifiques, nos cités et résidences universitaires en leur sein???
Qui ose imaginer la fracture numérique (informatique) qu’il y a entre nos écoles, nos administrations, notre Armée, notre agriculture, nos écoles d’ingénieurs, notre industrie manufacturière et les mêmes secteurs d’activité ou de production, les mêmes institutions en Chine, en Inde, au Nigeria, en Allemagne, en Russie, en Israël, aux Etats-Unis, …
Quelle autorité nationales, provinciales ou locale y pense, s’en inquiète, et avec quels moyens les entretenir???
Voici un scoop d’actualité qu’il faudrait rappeler au Chef de l’État, nous de la vaste Société civile de la RDC.
Le 06 août, à la Cité de l’UA, au Mont Ngaliema, il a été présenté au Chef de l’État et à ses ministres du secteur économique et financier, par un Centre de Recherche en Informatique Appliquée, dirigé par un Général Major à la retraite, une Solution numérique pour contrôler à distance, automatiquement et en temps réel, toutes les transactions commerciales des entreprises minières, industrielles, commerciales et du secteur des Services, établies sur le territoire congolais, avec calcul automatisé de leurs impôts, taxes, droits de douanes et redevances, et recouvrement automatisé des recettes publiques.
J’étais moi-même de la délégation des ces « savants » congolais, au Mont Ngaliema.
Le Chef de l’État était très enthousiaste, visiblement heureux et s’est déclaré très impressionné et satisfait.
Il a tout de suite donné instruction à ses ministres pour que cette Solution numérique innovante, à la pointe du progrès, soit mise en service immédiat pour ramasser, au profit du Trésor public, des provinces et des EAD, les recettes publiques avec l’objectif de 13 à15 milliards de recettes de l’État en 2021 et de 100 milliards de recettes publiques à l’horizon 2030.
Les ministres, oh bon Dieu, ont rangé le projet « présidentiel » dans le tiroir, et depuis, ils se rejettent mutuellement la balle de la non mise en service d’une Solution numérique congolaise qu’ils avaient TIUS approuvée, une Solution numérique inventée par les Congolais pour la République Démocratique du Congo.
Une solution qui peut renflouer, comme jamais auparavant, le Trésor public, permettre la création des infrastructures dont la pays a besoin, former, équiper et payer de manière satisfaisante une Police nationale et une Armée nationale, performante et dissuasive, bien équipée et motivée pour nettoyer les zones d’insécurité qui empêchent la libre circulation des personnes, des capitaux nationaux et des biens.
Personne ne mesure à quel point les foyers d’insécurité et les groupes armés empêchent, en définitive, le développement économique et social dans l’Ituri, le Nord et le Sud-Kivu, le grand Kasaï, le Maniema, la région du Tanganyika, du Lomami et partout en République Démocratique du Congo.
Les Ministres et Hauts Fonctionnaires qui s’asseyent sur une découverte révolutionnaire qui renflouerait les caisses de l’État, découverte qui permettrait la rétrocession automatique, instantanée des recettes nationales aux provinces ainsi que la péréquation budgétaire nationale.
Ces Ministres-là, et ces hauts fonctionnaires, ne sont-ils pas des Congolais, des diplômés d’université.
Mzee Christoohe Munzihirwa mwene Nzgabo, Serviteur de Dieu, les appellerait des « mercenaires » dans leur propre pays, au service de l’occupant économique étranger.
Que penser des ordres donnés devant tous à un Ministre du Gouvernement Ilunga Ilunkamba n’ont jamais été exécutés quand à la mise en service immédiat d’une Solution numérique innovante valant Dispositif Électronique Fiscal.
Des mercenaires sont des légions entières autour du Président Tshisekedi, ils ne lui obéissent pas, ils le narguent avec sourire, ils détournent ses ordres et sont au service des camps politiques et non au service de la nation et du peuple congolais.
Lorsque la Société Civile de la République Démocratique du Congo obtiendrait, du Chef de l’État, la mise en service du Dispositif Électronique Fiscal déjà prévu par la loi fiscale depuis 2017, lise en service d’une Solution numérique innovante de dématérialisation des procédures fiscales, offerte par l’intelligentsia congolaise, le budget de l’État congolais, pour la toute première fois, en une année, crèverait le plafond de dix (10) milliards de recettes budgétaires propres; et, dans dix ans (d’ici l’année 2030), le plafond de cent (100) milliards de recettes budgétaires propres.
Si l’actuel Ministre des Finances du Gouvernement Ilunga-Ilunkamba ne s’y oppose, en 10 ans, le Congo-Zaire, notre pays, atteindrait ainsi 60% du budget de la France, 140% du budget actuel de la Belgique, et aurait un budget plus fort que celui de l’Afrique du Sud.
Le problème du Congo, c’est comme nous venons de le démontrer, L’HOMME CONGOLAIS, L’UNIVESITAIRE CONGOLAIS lui-même.
Assumer un plaidoyer pour une Solution numérique innovante, congolaise, dans le domaine de la collecte des recettes publiques.
La Société civile congolaise pourrait-elle porter ce plaidoyer auprès du Chef de l’Etat???
Elle serait alors « prophétique », elle aurait alors posé un acte salutaire, ce qui revient dans ses missions par ailleurs, dans son rôle de conscience collective de la Nation, du peuple congolais.
Frères et Soeurs de la Société Civile, ne ratez pas une telle occasion pour notre peuple, pour le peuple silencieux que vous représentez.
Obtenons, au cours des CONSULTATIONS NATIONALES en cours, du Chef de l’État, le Président Félix Tshisekedi, la mise en service immédiate, par la Direction Générale des Impôt, du Dispositif Électronique Fiscal édicté par la Loi des Finances de 2017, et déjà agréé par le Président de la République lui-même.
Ce Dispositif déjà offerte au Gouvernement par un Centre congolais de Recherche en Informatique Appliquée, appelé SOFT BUSINESS SOLUTIONS, n’attend plus qu’être mis en service.
Ce faisant, chère Société civile de la RDC, vous aurez mis fin, chers frères et soeurs, au jérémiades d’absence d’argent au Trésor public, d’absence d’une armée nationale efficiente et dissuasive, d’absence d’argent pour la gratuite de l’enseignement primaire et secondaire, d’absence de routes interprovinciales, d’absence de voirie dans nos bidonvilles, d’absence de …., d’absence de …, d’absence de …. !!!
Pleins succès aux CONSULTATIONS NATIONALES initiées par le Président Félix-Antoine TSHISEKEDI.
Avec tout notre espoir qu’il en sortira des solutions pour tirer notre pays d’une pauvreté dont nous devrions TOUS avoir honte : un budget national de moins de CINQ MILLIARD de dollars américains.
Je vous remercie.
Dieudonné-S. CHIRISHUNGU CHIZA