Vêtus en Noir et rouge, dans une ambiance émotive, ces hommes et femmes sont venus répondre à l’invitation des femmes de la communauté Bashi-Bahavu dans le cadre du concept « Muzire » institué par le comité exécutif de l’asbl CINYABUGUMA sous l’égide de son Président Josèphe Nkinzo. Dans sa première édition, la célébration « Muzire 2025 » est consacrée à la réflexion autour des défis auxquels fait face la femme du Kivu et la Muzire, femme Mushi-Muhavu en particulier dans un contexte des guerres à répétition.
Dans son mot de bienvenue, Esther Anuarite Faida Nkumbirwa, Coordonnatrice de la commission des femmes de l’Asbl CINYABUGUMA a invité l’assistance à garder une minute de silence en mémoire des victimes des tueries du Kivu, expression de l’unité des congolais face aux atrocités subies par leurs frères se trouvant dans les zones sous occupation principalement les Bashi dans le Kivu.
VIOLATIONS DES DROITS HUMAINS
«Nous le peuple de l’Est de la RDC, nous devons de rappeler à la mémoire du monde et de l’humanité que les femmes et les filles de notre terroir sont violées par un ordre des rebelles supplétifs de l’armée rwandaise. Elles sont déshonorées devant leurs enfants, leurs maris et à jamais psychologiquement terrorisées. Les jeunes enrôlés dans les milices armées et leurs avenirs détruites. Les enfants employés de force dans les mines et leur enfance, avenir et santé physique ruiné. Les hommes aussi ne sont pas épargnés. Ils sont violentés, écrasé, mutilé et assassiné. Nos vieillards perdus déboussolés, abattus», a-t-elle déploré.
Elle a signifié que le peuple est réduit à mourir de faim, privé de toute dignité d’homme et de la femme par toutes ces personnes qui convoitent les richesses naturelles de la RDC.
«Nous en appelons ainsi à la communauté internationale, aux pays amis pour qu’ils joignent la main secourable à notre pays, à notre gouvernement, aux forces armées congolaises, à nos très chers combattants wazalendo pour buter dehors nos agresseurs .Nous dénonçons le complot d’agression, de balkanisation de notre pays. Aux femmes sans abris, nous exprimons notre solidarité », a-t-elle renchéri.
UN PEUPLE MEURTRI MAIS DEBOUT
Prenant la parole, le président de l’association Joseph Nkinzo Chibo, a exprimé sa satisfaction de voir les Bashi-Bahavu unis en cette circonstance d’interpellation, de résilience et de résistance dont le but poursuivi est de dire haut la désolation d’un peuple meurtri.
« À cette occasion où nous célébrons la femme Mushikazi, nous vous appelons à vous mettre débout. Nous devons continuer à participer activement à la construction de notre nation sans consacrer nos regards à la stigmatisation », a déclaré Joseph Nkinzo, président de la communauté Bashi-Bahavu (Cinyabuguma Asbl).
J. Nkinzo a appelé à l’unité nationale pour vaincre l’ennemi et reconstruire notre pays dans la paix et l’unité. « Cette victoire nous allons l’obtenir seulement en nous tenant la main dans la main ».
M. Nkinzo, a indiqué que depuis une trentaine d’années, les pays voisins agressent la RDC via sa partie Est, causant la mort et la désolation. Il a salué le rôle détermination de la communauté Bashi-Bahavu dans la résistance, non seulement pendant les 30 dernières années, mais plus loin, depuis 3 siècles.
« Pendant plus de trois cents ans, les Bashi ont connu beaucoup des conflits dans les grands-Lacs et ne cessent de combattre pour l’intangibilité de leurs frontières. Cette vérité historique du combat du peuple Bashi-Bahavu bien consignée dans le livre « Trois siècles chez les Bashi » mérite d’être reconnue par toute la nation Congo.
Il a profité de l’occasion pour éveiller la conscience des membres de la communauté en ce sens : « qu’à force de souffrir, on perd l’espoir et la tendance ; c’est de céder et se laisser abattre ou alors de rester debout en se battant pour obtenir la victoire», a-t-il poursuivi avant de souligner que : «Nous tenons encore une fois à encourager les femmes de l’Est qui continue à résister contre la barbarie que nous connaissons dans cette partie du pays. Nous nous sommes réunis pour lancer un appel vibrant à la communauté nationale et internationale que cette guerre a trop duré, le problème a persisté. Il faut que ça cesse », a grondé M. Nkinzo.
L’artiste Joyce Kaj a présenté son témoignage oculaire sur la souffrance que connaît la communauté à Goma et a exprimé la résilience de la femme Muzire sous un sentiment émotif de l’assemblée.
Pour sa part, Oscar BISIMWA, Journaliste et écrivain, Dicteur de CONGO26 TÉLÉVISION et Coordonnateur de la Commission Culturelle de CINYABUGUMA a, dans un poème intitulé « Non à la balkanisation de la RDC, engagé les participants dans cette lutte sans concession contre la partition du pays de Lumumba.
RÉFLEXION SUR LA CONDITION DE LA FEMME.
Au cours de cette journée de commémoration et de réflexion, les participants ont partagé des connaissances sur le parcours de la femme Congolaise en générale et celle du Bushi en particulier.
Sous la facilitation de Me Pacifique Nkunzi et Igerha Bampa introduits par la modératrice Elodie MUZIGIRWA, les femmes Bashi-Bahavu ainsi que les hommes qui ont répondu à leur invitation, ont aiguisé leurs connaissances sur le parcours élogieux de la femme Mushikazi (Muzire).
LE CINYABUGUMA PRIME SES ÉTOILES FÉMININES
La célébration « Muzire 2025 » a été aussi l’occasion pour le CINYABUGUMA de reconnaître les mérites des femmes Bashi-Bahavu qui se sont démarquées par leur bravoure dans leurs domaines respectifs et/ou dans la vie de la communauté. Des diplômes et de trophées de mérite ont été remis à une vingtaine de femmes considérées comme modèles de la communauté.
Parmi elles Fidélie Chibi Cha Bene commerçante prospère, Chantal BASHIZI, unique femme à avoir dirigé la communauté Bashi-Bahavu, Docteur Maneno Riziki et Docteur Francine Bahati co-fondatrices du prestigieux hôpital S.O.S Médecins de nuit, Gisèle MASAWA, Présidente des ressortissants de Ngweshe et Rapporteur du Conseil des sages de CINYABUGUMA, Me Elodie MUZIGIRWA, Hortense MAPERA, Mireille Kasahene et tant d’autres.
Il sied de rappeler que la rencontre du jour rentrait particulièrement dans le cadre de la journée internationale des droits de la femme que la commission femmes de l’association Bashi-Bahavu CINYABUGUMA tenait à célébrer pour dire non aux massacres, aux viols et autres atrocités perpétrés dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
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