Dans quelques jours comme à l’accoutumée , la RDC célébrera la Journée Internationale de la Femme durant tout le mois de mars avec pagne , festivités et différentes activités censées promouvoir les droits de la femme congolaise et autres. Le thème national retenu cette année est : » Le leadership féminin d’excellence, société égalitaire et numérique à l’ère de la Covid 19″. Cependant, à côté de ceci, le constat est que la femme rurale est déconnectée de ce sujet.
90% du temps de la femme rurale consacré aux tâches domestiques
Les femmes et les filles des pays en développement , dont celles de la RDCongo, continuent à supporter la plus grande partie de la charge des activités du ménage, y compris l’approvisionnement en eau. C’est ce qu’indiqué un rapport de Forcier Consulting publié par l’Unicef. D’après celui-ci , les femmes et les filles en milieu rural consacrent 90% de leur temps à effectuer les tâches domestiques dont la collecte d’eau. Ce travail expose ces dernières à des risques physiques et traumatiques. Elles transportent en effet de lourds récipients , d’environ 8 kg , souvent non adaptés à leur âge et leur propre poids. Elles sont aussi exposées à des violences physiques , sexuelles , morales et psychologiques lors de cette collecte.
Conséquences de la contrainte de ces lourdes tâches domestiques
De nombreuses études démontrent que les heures consacrées à la collecte d’eau, diminuent le temps disponible pour l’éducation, le développement individuel et les activités génératrices de revenus dans les ménages. Les performances scolaires de millions de filles sont aussi entravées, ce qui peut les amener à arrêter partiellement ou totalement leur scolarisation. Lorsque ce temps dépasse trente minutes, la collecte de l’eau est considérée comme une corvée et en conséquence la quantité collectée s’en trouve réduite.
Le droit à l’eau potable et celui à l’assainissement de base ont été reconnus comme droits fondamentaux par la communauté internationale. Et la République Démocratique du Congo en a ratifié les textes légaux. L’accès à l’eau potable est indispensable pour mener une vie en toute dignité et constitue un prérequis pour la réalisation des droits de l’homme. Il est donc important que , pour la RDC, JIF, célébrée chaque mois de mars , accorde en permanence une attention particulière à la femme rurale qui continue à être démunie malgré les multiples thèmes annuels.