Ce jour-là, 30 novembre comme aujourd’hui, mais en 1973, le Président Mobutu annonce les mesures de la Zaïrianisation.
En 1969, le Gouvernement congolais avait élaboré un nouveau code des investissements pour rassurer les investisseurs.
Ce code entra en vigueur le 26 juin 1969, appâtant les investisseurs en leur offrant des facilités et des dispenses en matière fiscale, tout en leur faisant miroiter des bénéfices maximaux.
Un grand nombre d’entreprises s’installèrent au pays, parmi elles des multinationales telles que General Motors, ITT, Goodyear, Fiat, Renault, Peugeot, First National City Bank, Klökner-Humboldt-Deutz etc. Certains constructeurs automobiles installèrent même des chaines de montage au Zaïre.
Mais 2 ans après, le gouvernement congolais se lança dans la nationalisation dans le secteur minier, créant un contexte nouveau sur le plan économique.
En 1973, le pouvoir congolais décida de poursuivre cette politique nationaliste que la plupart des théoriciens progressistes jugeaient indispensable au développement dans les pays du Tiers-monde.
Il s’agissait tout simplement de s’approprier les moyens de production et d’africaniser le secteur économique afin de combattre la mainmise des capitaux occidentaux sur l’économie du pays, qui s’apparentait à une forme de néo-colonialisme.
Plus symboliquement, il s’agissait du remplacement de la petite bourgeoisie coloniale belge par une nouvelle bourgeoisie zaïroise. Telle fut la démarche de la zaïrianisation, annoncée par le président Mobutu dans son discours de ce 30 novembre 1973.
Dès 1974, 1 920 plantations et 120 sociétés belges furent zaïrianisées. Des entrepreneurs français, allemands, britanniques se trouvèrent frappés par la mesure, ainsi que des petits commerçants grecs, portugais et pakistanais qui quittèrent alors le pays.
Un dédommagement était prévu pour les personnes expropriées par le Zaïre dans les 10 ans. Il faut cependant noter que cette mesure de zaïrianisation ne concerna pas les grandes multinationales qui avaient investi dans le cadre du code des investissements de 1969.
D’autre part, une multinationale comme Unilever, présente au Congo depuis 1902. Les critères de sélection des acquéreurs zaïrois ne furent pas les plus pertinents et les plus équitables, et c’est le moins que l’on puisse dire. En effet, la famille présidentielle, les caciques du MPR (le parti unique) et leurs proches s’attribuèrent les affaires les plus importantes et les plus juteuses.
Pour exemple, en juillet 1974 le président de la République fonda avec son épouse une société dénommée Celza (Cultures et élevages du Zaïre) à laquelle il fit apport de 14 entreprises agricoles belges qu’il s’était attribuées.
D’une manière générale, les nouveaux acquéreurs conduisirent rapidement la plupart des entreprises zaïrianisées à la faillite. Le gouvernement fit lui-même un constat d’échec, constat fait également par le président Mobutu lui-même dans un discours dénonçant le « mal zaïrois » au congrès du MPR de novembre 1977.
Et face aux premiers échecs de la zaïrianisation, des mesures dites de « stabilisation » avaient été prises dès le 25 novembre 1975.
Les anciens propriétaires des entreprises pouvaient récupérer 40% de leur capital. Puis, le 17 décembre 1976 on entama une nouvelle phase de stabilisation avec cette fois-ci 60% du capital pour l’ancien propriétaire et le reste pour des partenaires zaïrois.
Par Job KAKULE -Via www.babunga.alobi.cd