‘Depuis le début de l’offensive russe en Ukraine, Vladimir Poutine ne cesse de dire qu’un dialogue en faveur de la paix avec l’Ukraine n’est possible que si « toutes les exigences russes » étaient acceptées.
Une Ukraine « neutre et non nucléaire »
Le président russe ne cesse de répéter ses exigences : un statut « neutre et non nucléaire » pour l’Ukraine, sa « démilitarisation obligatoire » et sa « dénazification », la reconnaissance de l’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie et la « souveraineté » des régions séparatistes prorusses de l’est ukrainien, Donetsk et Lougansk, dans leurs territoires administratifs, alors que les rebelles n’en contrôlent actuellement qu’un tiers.À lire aussiGuerre en Ukraine: «Les engagés volontaires font courir des risques à la Belgique»
Il a dit « espérer que les représentants de Kiev adopteront une position raisonnable et constructive au cours des négociations » prévu selon Kiev ce week-end.
Vladimir Poutine a aussi assuré que les forces russes ne bombardaient pas Kiev et les grandes villes ukrainiennes, qualifiant de « grossière fabrication de propagande » les informations sur les destructions menées par Moscou.
Les Ukrainiens sont-ils prêts à l’accepter ?
Récemment, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’est dit prêt à discuter du statut des zones séparatistes de l’est du pays et de la péninsule de Crimée annexées par la Russie. Il a également clairement déclaré à la chaîne américaine ABC, lundi soir, qu’il ne répondrait pas aux demandes de Moscou de reconnaître l’indépendance des républiques autoproclamées du Donbass et l’administration de la Crimée par la Russie.
« C’est un autre ultimatum et nous sommes prêts pour des ultimatums », a-t-il déclaré à propos des demandes de la Russie.À lire aussiHélène Carrère d’Encausse: «C’est le début de la fin du système poutinien»
Le président ukrainien a de nouveau appelé son homologue russe à des négociations directes. « Nous avons la solution possible à ces problèmes clés. Ce que Poutine doit faire, c’est entamer une conversation, entamer un dialogue au lieu de continuer à vivre dans une bulle d’informations sans oxygène. Il est dans sa bulle, il obtient ses informations et nous ne savons pas à quel point les informations qu’il obtient sont réalistes. »
« Trouver un compromis »
« Je suis prêt au dialogue, mais nous ne sommes pas prêts à capituler », a déclaré le président ukrainien. « Nous pouvons discuter et trouver un compromis sur la manière dont ces régions peuvent évoluer. »
Il a également averti qu’il était important de prendre en considération les résidents locaux qui veulent rester ukrainiens. Selon M. Zelensky, il s’agit donc d’une question beaucoup plus complexe qu’une simple reconnaissance.
Volodymyr Zelensky a également admis que la Russie avait l’ascendant dans l’espace aérien ukrainien. Il a d’ailleurs de nouveau exigé l’établissement d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine afin d’empêcher les attaques à la roquette sur des cibles civiles.
L’Otan déçoit
Le président ukrainien se dit par ailleurs déçu de l’Otan. Selon lui, l’alliance n’est pas prête à accepter l’Ukraine comme membre. « L’alliance a peur des questions délicates et d’une confrontation avec la Russie. » Il assure aussi que l’Ukraine ne se mettra pas à genoux en suppliant.
La Constitution ukrainienne, modifiée en ce sens en 2019, pose l’adhésion du pays à l’Otan comme objectif de cette ancienne république de l’URSS.
Avec LE SOIR