Le Conseil constitutionnel vient de publier la liste officielle des candidats à l’élection présidentielle de 2022 : ils seront 12 sur la ligne de départ.
Le Conseil constitutionnel a validé, lundi 7 mars 2022, douze (12) candidatures pour le premier tour de l’élection présidentielle d’avril 2022, comme en 2017, dont celle du NPA Philippe Poutou, sur laquelle existait encore une incertitude, a annoncé son président Laurent Fabius dans une déclaration diffusée par vidéo.
- Nathalie Arthaud , 52 ans, Lutte Ouvrière. Donnée bonne dernière dans les sondages, la candidate ne comptait que 0,5% des intentions de vote d’après la dernière enquête d’Ipsos publiée samedi. Pour sa troisième candidature à l’Élysée, cette professeure d’économie porte un programme centré sur les travailleurs, avec notamment la promesse d’un Smic à 2 000 euros, qui serait également le montant d’un revenu minimum pour vivre, et un départ à la retraite à 60 ans. Côté international, elle est en faveur de la création des « États-Unis socialistes d’Europe », et la suppression du règlement de Dublin pour les demandes d’asile.
- Nicolas Dupont-Aignan , 61 ans, Debout la France. Le député de l’Essonne dispose d’1,6 % des intentions de vote selon notre moyenne des sondages . Farouche opposant à l’état d’urgence vaccinal et aux passes sanitaire ou vaccinal, ce souverainiste propose également de sortir du commandement intégré de l’Otan ou de remplacer l’Union européenne par une « communauté des Nations libres et des projets à la carte ».
- Anne Hidalgo , 62 ans, Parti socialiste. La maire de Paris est à la peine dans les sondages, dépassant difficilement 2,5 % d’intentions de vote. Elle propose une revalorisation du Smic avec un salaire minimum augmenté de 15 %, soit 200 euros nets supplémentaires environ. Sur les questions de société, elle veut mettre en place un « droit à la fin de vie digne », qui irait plus loin que la loi Claeys-Leonetti de 2016, avec notamment une aide active à mourir pour les patients qui le désirent.
- Yannick Jadot , 54 ans, Europe-Écologie-Les Verts. Le député européen dépasse tout juste le seuil de 5 % dans les sondages, avec 5,8 % des intentions de vote au 4 mars. Pour construire une « France écologique, sociale et républicaine », il promet entre autres une sortie du nucléaire, avec la fermeture des centrales nucléaires, à mesure de leur obsolescence, l’augmentation du Smic à 1 500 euros nets, ou encore la création d’un ISF climatique.
- Jean Lassalle , 66 ans, Résistons !. Pour sa deuxième participation à l’élection présidentielle, le député des Pyrénées-Atlantiques est à 1,6% dans les sondages d’intentions de vote. Chantre de la ruralité, il veut faire des campagnes sa grande cause nationale s’il est élu, en attribuant 3 milliards d’euros par an à ces territoires, et notamment en repensant la distribution de la Politique agricole commune (PAC).
- Marine Le Pen , 53 ans, Rassemblement national. Pour la troisième fois candidate, en bonne place pour se qualifier au second tour, avec une moyenne des intentions de vote à 16,7 % le 4 mars, la députée du Pas-de-Calais veut réformer profondément l’immigration, en supprimant le droit du sol, et promet d’organiser un référendum sur le sujet si elle est élue. Elle aussi veut voir les salaires augmenter, jusqu’à 10 %, mais en exonérant de cotisations patronales les entreprises qui le feront.
- Emmanuel Macron , 44 ans, La République en marche. L’actuel locataire de l’Élysée est en tête des intentions de vote au premier tour, avec un socle de 28,7 % des intentions de vote. Entré officiellement en campagne tardivement, par une lettre adressée aux Français jeudi, le candidat-président n’a pas encore dévoilé son programme, mais a déjà promis d’inscrire son second quinquennat dans les pas du premier, en poursuivant les réformes qui n’ont pas pu être effectuées, comme celle des retraites.
- Jean-Luc Mélenchon , 70 ans, La France insoumise. Candidat de la gauche en meilleure position dans les sondages, le député des Bouches-du-Rhône totalise 11,4 % des intentions de vote au premier tour, atteignant la quatrième place. Il prévoit de mettre en place dès son élection une Assemblée constituante, qui ne comporterait aucun ancien élu, et qui plancherait ainsi à l’élaboration d’une nouvelle Constitution. Il prévoit aussi dans ses priorités d’établir une loi d’urgence sociale, comme il le détaillait au JDD.
- Valérie Pécresse , 54 ans, Les Républicains. La présidente de la région Île-de-France bataille dur avec Éric Zemmour pour la troisième place au premier tour, et le dépasse de justesse lors de notre dernière moyenne des sondages du 4 mars, avec 13,1% des intentions de vote. Elle veut mettre en place un « comité de la hache » dans la fonction publique, en supprimant 200 000 postes de fonctionnaires, afin de simplifier et supprimer les doublons, tout en promettant de créer 50 000 postes de fonctionnaires pour « les 3 missions essentielles de l’État : protéger, éduquer, soigner ».
- Philippe Poutou , 55 ans, Nouveau Parti anticapitaliste. C’est le candidat dont on ne savait pas s’il serait sur la ligne de départ, jusqu’au dernier instant : crédité de 1 % des intentions de vote au premier tour, l’autre candidat anti-capitaliste se place juste au-dessus de Nathalie Arthaud dans les sondages. Le conseiller municipal de Bordeaux, qui a longtemps été ouvrier à l’usine Ford de Blanquefort avant d’en être licencié, veut abaisser considérablement la durée hebdomadaire de travail, en proposant une semaine de 4 jours, en 32 heures hebdomadaires, avec un objectif de passer à 28 heures.
- Fabien Roussel , 52 ans, Parti communiste français. Premier candidat communiste depuis 10 ans, Fabien Roussel dispose de 3,7 % des intentions de vote au premier tour, se hissant à la 6e place des candidats. Le député du Nord veut révolutionner le travail, avec une retraite à 60 ans, et une semaine de 32 heures hebdomadaires. Il est favorable à un « mix énergétique » qui associe le renouvelable et le nucléaire.
- Éric Zemmour , 63 ans, Reconquête. L’ancien journaliste met en difficulté Valérie Pécresse, en la talonnant dans la moyenne des intentions de vote au premier tour, à 12,4 %, restant pour l’instant à la quatrième place. Il veut réduire, voire stopper l’immigration, en supprimant droit du sol, regroupement familial, en réduisant les demandes d’asiles « à une poignée d’individus par an », ou en interdisant la naturalisation des étrangers arrivés « illégalement » sur le territoire.
- LES DÉCLARATIONS DE PATRIMOINE ET D’INTÉRÊTS
Les déclarations de patrimoine et d’intérêts des douze candidats à l’élection présidentielle 2022 ont été mises en ligne mardi 8 mars 2022 sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). C’est la première fois que les déclarations d’intérêts et d’activités sont publiées.
Environ un demi-million d’euros de patrimoine net pour Emmanuel Macron, quelque 1,2 million pour Marine Le Pen, 4,2 pour Éric Zemmour et encore 9,7 pour Valérie Pécresse : les déclarations des biens et participations des candidats à l’Élysée ont été dévoilées ce mardi 8 mars par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Chacun des douze candidats a dû renseigner les informations concernant leurs biens immobiliers, leur voitures, leurs comptes bancaires mais aussi leurs participations dans le capital de sociétés, des dettes éventuelles et les activités professionnelles des cinq dernières années. C’est la première fois que les déclarations d’intérêts et d’activités sont publiées en vertu de la loi de moralisation de la vie publique de 2017.
Découvrez les déclarations des douze candidats à la présidentielle d’avril 2022.
La déclaration de Nathalie Arthaud
Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) a déclaré 219.000 euros de patrimoine. En tant que professeur agrégée d’Économie, Nathalie Arthaud indique avoir touché 119.064 euros de salaires de 2017 à 2021.
La déclaration de Nicolas Dupont-Aignan
Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) a déclaré quelque 2 millions d’euros de patrimoine. Le candidat indique avoir touché près de 327.000 euros comme député de l’Essonne de l’année 2017 à 2021.
La déclaration d’Anne Hidalgo
Anne Hidalgo (Parti socialiste) a déclaré 575.000 d’euros de patrimoine. Comme Maire de Paris, Anne Hidalgo a indiqué avoir touché 324.240 euros de 2017 à 2021.
La déclaration de Yannick Jadot
Yannick Jadot (EELV) a déclaré 412.000 euros de patrimoine. En tant que député européen, Yannick Jadot indiqué avoir touché 108.900 euros comme député européen entre 2019 et 2024. Ses indemnités pour 2022, 2023 et 2024 ont sans doute été évaluées.
La déclaration de Jean Lassalle
Jean Lassalle (Résistons!) a déclaré environ 630.000 euros de patrimoine. Jean Lassalle a déclaré 93.126 euros d’indemnités comme député des Pyrénées-Atlantiques entre le 16 juin 2017 et le 19 juin 2022.
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La déclaration de Marine Le Pen
Marine Le Pen (Rassemblement National) a déclaré quelque 1,2 million d’euros de patrimoine. La candidate a également indiqué avoir touché 60.000 euros par an comme présidente du Rassemblement National entre 2018 et 2021.
La déclaration d’Emmanuel Macron
Emmanuel Macron (La République en Marche) a déclaré environ 500.000 euros de patrimoine. Le chef de l’État a également indiqué avoir touché chaque année environ 195.000 euros pour son mandat de président de la République.
La déclaration de Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) a déclaré environ 1,4 million d’euros de patrimoine. Le candidat indique avoir touché près de 354.000 euros d’indemnités pour son mandat de député entre juin 2017 et juin 2022. Il a notamment évalué ce qu’il devrait toucher d’ici la fin de son mandat en juin prochain.
La déclaration de Valérie Pécresse
Valérie Pécresse (Les Républicains) a déclaré 9,7 millions d’euros de patrimoine. En tant que présidente du Conseil régional d’Ile-de-France, Valérie Pécresse a touché un peu plus de 270.411 euros (net fiscal) sur cinq ans (2017 à 2021) ainsi que 15.028 euros des Editions Robert Laffont.
La déclaration de Philippe Poutou
Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) a déclaré 122.000 euros de patrimoine. En tant qu’ouvrier chez Ford, le candidat a indiqué avoir touché 25.200 euros par an de salaires en 2017, 2018, 2019 puis 27.819 euros en 2020 et 21.519 euros en 2021. Il a également perçu 70.000 euros en 2021 comme indemnités de licenciement.
La déclaration de Fabien Roussel
Fabien Roussel (Parti communiste) a déclaré 220.000 euros de patrimoine. Fabien Roussel a également indiqué avoir touché 70.676 euros pour son mandat de député depuis juin 2017. Il a également perçu 1314 euros net en tant que conseiller municipal depuis avril 2020 ou encore 2176 euros net comme délégué communautaire.
La déclaration d’Éric Zemmour
Éric Zemmour (Reconquête!) a déclaré 4,2 millions euros de patrimoine. Le candidat a également indiqué plusieurs rémunérations pour son travail au Figaro (65.443 euros net pour l’année 2017 ou encore 67.068 euros pour l’année 2018) mais aussi en lien avec sa maison d’édition Rubempré (240.000 euros net pour l’année 2017 ou 2019).
Par Camille Romano/Groyer (France Bleu)