L’ancien président français Nicolas Sarkozy était entendu mardi matin, 20 mars 2018, dans les locaux de la police judiciaire, à Nanterre.
Interrogé sur FranceInfo, celui qui était secrétaire général de l’Elysée sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant, l’affirme : “Je n’ai jamais vu un centime de financement libyen”
Claude Guéant est un témoin-clé de cette affaire qui a démarré après la publication en 2012 d’un document de Mediapart évoquant un financement libyen de la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy en 2007. L’homme d’affaires, Ziad Takieddine, avait ensuite raconté avoir rapporté de Libye quelque cinq millions d’euros en liquide, de l’argent qu’il aurait remis à Claude Guéant et Nicolas Sarkozy entre 2006 et 2007, alors qu’il était ministre de l’Intérieur.
Takieddine affirme avoir livré de l’argent libyen à Sarkozy
Une version des faits fournie également par Abdallah Senoussi, l’ancien directeur du renseignement militaire du régime libyen devant le procureur général du Conseil national de transition libyen.
Nicolas Sarkozy placé en garde à vue
Les enquêteurs ont aussi avancé sur la piste Alexandre Djouhri, soupçonné d’être l’intermédiaire entre Nicolas Sarkozy et Bechir Saleh, l’argentier du colonel Kadhafi. Djouhri est actuellement incarcéré à Londres dans l’attente de son éventuelle remise en France.
L’ancien chef de l’Etat a été placé en garde à vue ce mardi matin pour être entendu sur le présumé financement libyen de sa campagne en 2007.
C’est la première fois que Nicolas Sarkozy est entendu dans le cadre de cette enquête qui a démarré en 2013. La garde à vue de l’ancien président de la République peut durer jusqu’à 48 heures. Un de ses très proches, Brice Hortefeux, qui fut ministre de l’Intérieur durant son quinquennat, a également été entendu en audition libre.
Le démenti de l’ancien président
L’enquête porte sur des chefs de corruption active et passive, trafic d’influence, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et blanchiment, complicité et recel de ces infractions.
Nicolas Sarkozy a toujours fermement démenti tout financement libyen de sa campagne de 2007.
En plein débat télévisé de la primaire à droite, jeudi 17 novembre 2007, Nicolas Sarkozy n’avait guère apprécié d’être interrogé sur les accusations de Ziad Takieddine sur un financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. « Vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison ? », réagissait-alors Nicolas Sarkozy à propos de cette affaire, pour laquelle il a été placé en garde à vue, jeudi 20 mars.
L’intermédiaire Ziad Takieddine a affirmé avoir remis des valises d’argent à l’ancien président. Entre novembre 2006 et début 2007, « j’ai transporté (…) un total de 5 millions d’euros » dans des valises lors de trois voyages, a assuré l’homme d’affaires franco-libanais dans un entretien filmé le 12 novembre et diffusé mardi 15 novembre par Mediapart (article payant).
A l’époque, Nicolas Sarkozy n’avait donc pas voulu commenter ces propos, préférant commenter la candidature d’Emmanuel Macron. Il avait en revanche vertement critiqué le journaliste David Pujadas en indiquant que ce genre de question ne correspondait pas à sa vision du service public
Les documents de «Mediapart » sont authentiques
Les documents présentés par Mediapart Rechercher Mediapart sur le financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy Rechercher Nicolas Sarkozy en 2007 sont bien authentiques.
La justice française a rendu un non-lieu dans l’enquête ouverte après une plainte pour faux de Nicolas Sarkozy Rechercher Nicolas Sarkozy contre Mediapart, qui avait diffusé un document attestant d’un financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007.
Nicolas Sarkozy avait porté plainte pour faux contre Mediapart Rechercher Mediapart qui avait dévoilé un accord officiel entre le dirigeant libyen et l’homme politique français.
Ce document est un accord officiel entre Nicolas Sarkozy Rechercher Nicolas Sarkozy et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi Rechercher Mouammar Kadhafi où ce dernier s’engage à financer la campagne présidentielle du candidat de l’UMP à hauteur de 50 millions d’euros.
Dénonçant un « faux grossier », Nicolas Sarkozy Rechercher Nicolas Sarkozy avait porté plainte pour faux et usage de faux contre Mediapart Rechercher Mediapart en juillet 2013.
Notons que plusieurs dignitaires libyens ont porté ces accusations de financement par la Libye de la campagne électorale présidentielle victorieuse de Nicolas Sarkozy Rechercher Nicolas Sarkozy en 2007. D’autres ont démenti. L’ancien chef de l’Etat a toujours nié avec force ces accusations.
FranceInfo/ KOACI/CR