Les réserves de change de l’Inde ont augmenté de 5,86 milliards de dollars pour atteindre un record historique de 551,5 milliards de dollars américains en octobre 2020.
Une banque centrale gère la monnaie dans un pays ou dans un espace économique donné.
Elle gère aussi les relations monétaires de ce pays ou de cette zone (comme la banque centrale européenne) avec le reste du monde.
Ces interventions s’inscrivent dans le cadre global de sa politique monétaire avec la fixation des taux d’intérêt directeurs et également, le recours aux réserves de change.
Les réserves de change servent de trésorerie, c’est-à-dire de moyens de paiements, dans un contexte de flux monétaires internationaux croissants. Les réserves, notamment dans les pays en développement ayant un accès limité aux marchés internationaux de capitaux, sont ainsi considérées comme un volant de sécurité pour le règlement des importations et le service de la dette extérieure en devises étrangères.
Les réserves de change vont aussi permettre de gérer le niveau de taux de change, autrement dit, la valeur de la monnaie.
En achetant ou en vendant une partie de ses réserves sur le marché des changes, une banque centrale (ou parfois plusieurs banques centrales dans le cadre d’actions concertées) peut agir sur le cours de sa monnaie.
Elle va ainsi vendre des devises qu’elle a en réserve et acheter sa propre monnaie pour défendre sa valeur. A l’inverse, elle peut aussi freiner l’appréciation de la valeur de sa monnaie en la vendant et en achetant des devises out sur le marché des changes.
Les réserves de change d’un pays sont traditionnellement regroupées dans un portefeuille de devises, conservées par la banque centrale avec l’objectif de pouvoir intervenir à tous moments sur le forex, ce qui entraîne des exigences extrêmement fortes en termes de liquidité et de sécurité.
Les réserves de change peuvent être détenues sous différentes formes. Les réserves de change comprennent l’or, les avoirs étrangers en devises (les devises des principales économies, dont une grande partie en dollar), les positions de réserve au FMI et les Droits de tirage spéciaux (DTS).
Selon les statistiques établies par le FMI à la fin de l’année 2010, la somme totale des réserves de change est de 9258 milliards de dollars.
Les devises pèsent dans les réserves de change des banques centrales pour 5119 milliards de dollars. La part du dollar représente 61,4 % de ce total de 5119 milliards de dollars (selon les statistiques du FMI, cette part était de 71,5% à la fin 2001, et de 62 % en 2009) alors que l’euro pèse pour 26,3%, la livre 4,0%, le yen 3,8%.
Comment les banques centrales constituent leurs réserves ?
Une réserve de change est une devise détenue en grande quantité par l’état. Elle servait, à l’origine, à régler les quantités de biens achetés à l’étranger. Le montant de réserves détenu dépend donc, en théorie, de la ou des monnaie(s) dans laquelle (ou lesquelles) les échanges se font. C’est pourquoi les états détiennent généralement un nombre limité de devises différentes. Il s’agit principalement de celles dans lesquelles s’expriment les cours de produits comme le pétrole, l’or et l’argent. Le dollar est la première devise de réserve des grandes économies, suivi par l’euro.
En modifiant la quantité de devise étrangère qu’il détient, autrement dit en diminuant ou en augmentant ses réserves d’une devise en particulier, un pays peut peser sur la demande et l’offre de sa propre monnaie et ainsi faire bouger les taux de change. Les réserves de changes permettent par exemple d’absorber un choc extérieur, de soutenir sa propre devise alors qu’elle est attaquée ou de la laisser filer alors qu’elle est très recherchée. Bref, de piloter sa politique monétaire, sans avoir à agir sur la quantité de monnaie qui est injectée dans son économie.
La banque centrale du pays peut détenir directement les devises en question. Elle peut aussi ne (presque) rien détenir et se contenter de s’assurer que les banques commerciales conservent une certaines partie de leurs fonds en réserve. Cette partie peut varier en fonction des besoins des décisions des gouverneurs de chaque banque centrale.
Fin 2013, selon les statistiques publiées par le Fonds monétaire international (FMI), les réserves de change de l’ensemble des banques centrales s’élevaient (hors Chine, qui publie des chiffres sujets à caution) à plus de 10 770 milliards de dollars. Soit l’équivalent (même s’il s’agit de stocks, et pas de flux) de trois journées d’activité Forex ! La part du dollar, en reflux historiquement devant l’euro, a paradoxalement augmenté au cours des derniers mois. En effet, la plupart des pays émergents, qui se débattent face au ralentissement de la croissance mondiale des échanges, de la baisse des cours des matières premières et de la montée du chômage dans leur économies, sont engagées dans une course à la compétitivité qui les pousse à faire baisser le cours de leur propre monnaie. pour cela, elles achètent massivement des dollars. Parallèlement, les difficultés des pays de la zone euro les ont incités à limiter leurs achats de monnaie européenne.
L’euro en retrait
Les pays développés ont aussi été sensible à ces difficultés, comme par exemple la Suisse : la Banque nationale suisse qui, jusqu’alors, vendait des francs suisses pour acquérir des euros et maintenir sa monnaie au cours plancher de 1,20 franc suisse par euro, a ensuite vendu ses euros et a préféré acquérir des livres sterling. « Le mouvement de long terme (sur une décennie) de diversification des réserves de change, hors du dollar et au profit de la monnaie unique, s’est momentanément arrêté, ce qui profite au billet vert », constate Gareth Berry, de la banque UBS. Depuis un an, de fait, le poids de l’euro a diminué de 28 % à 27,2 % dans les placements des banques centrales des pays émergents, et de 25 % à 23 % pour leurs homologues des pays développés. Cela traduit plus une certaine méfiance qu’un désaveu.
Les autres devises sont stables dans les réserves des banques du monde entier, toujours selon les chiffres du FMI. La devise japonaise, par exemple, ne représente pas plus de 3,5% des réserves mondiales. Contrairement aux banques centrales des pays développés, les instituts des pays émergents ne sont plus, « comme en 2009-2011, des acheteurs réguliers« , note une analyse de BNP Paribas
Quant aux « autres devises » dans la classification FMI, elles incluent des monnaies comme le dollar australien, le dollar canadien et le dollar néo-zélandais. Leur total ne représente pas plus de 5 % des avoirs déclarés des banques centrales.
Avec Mataf.net