* Retranchés à Safari Beach, les ténors de la coalition évaluent déjà l’exécution de leur compromis.Toutes les sources crédibles dans la ville haute le confirment. Le président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et son prédécesseur, Joseph Kabila Kabange, se sont rencontrés dimanche 3 et lundi 4 novembre à N’sele. Non pas pour s’adresser des salamalecs, mais pour vider des sujets qui fâchent, confie un proche de FATSHI.Un collaborateur de l’autorité morale du FCC ajoute que les deux personnalités ont abordé la question de la mise en place dans les entreprises publiques qui est une urgence, les suites de l’affaire 15 millions USD, en fait ce que devrait savoir l’opinion sur ce dossier. Ce n’est pas tout. Il y a eu également au menu de leurs échanges, l’exécution de l’accord FCC-CACH où il se constate beaucoup de violations. D’où la nécessité d’une évaluation qui est en cours à Safari Beach, site touristique situé à l’est de Kinshasa dans la commune de la N’sele.Officiellement alliés, le Front commun pour le Congo (FCC) et le Cap pour le changement (CACH), ont étalé au grand jour beaucoup de divergences depuis quelque temps. L’opinion se rappelle la guerre, par médias interposés, entre les deux coalitions au sujet de la paternité de la gratuité de l’enseignement de base. Augustin Matata Ponyo avait jeté le pavé dans la marre en déclarant le premier, que la gratuité de l’enseignement primaire a été effective sous Joseph Kabila du temps où lui était Premier ministre. Cet argument sera récupéré quelques jours plus tard par d’autres bonzes du PPRD, notamment le Secrétaire permanent. Devant des militants de son parti en convention politique à Lubumbashi, Emmanuel Ramazani Shadary confirmait Joseph Kabila comme auteur de la gratuité de l’enseignement de base. » Tout le programme et toutes les actions que vous voyez ne sont rien de moins que le programme de l’autorité morale du FCC « , avait-il indiqué.Du côté du CACH, la réaction officielle est venue du Secrétaire général de l’UDPS. Au cours d’une matinée politique organisée au siège du parti présidentiel sur la 11ème rue Limete, Augustin Kabuya, répliquant aux propos de Ramazani Shadary, affirmait que la RDC n’avait jamais goûté à la gratuité de l’enseignement avant l’avènement de FATSHI. Shadary avait par la suite reprécisé sa pensée. Il n’a pas dit ce que les autres ont entendu.Autre sujet qui a révélé les tiraillements entre FCC et CACH, le crash, le 10 octobre dernier, de l’Antonov 72. Selon la Présidence, l’avion transportait huit personnes – quatre membres d’équipage d’Europe de l’Est, trois des gardes du corps du Président de la République Félix Tshisekedi, son chauffeur – ainsi que la voiture blindée utilisée par le chef de l’État lors de sa visite à Bukavu. L’information avait fait monter le ton à Limete, siège du parti du chef de l’État. Les militants, qui avaient dressé des barricades dans le quartier, étaient en effet persuadés que ce crash était le résultat d’une attaque, qu’ils imputaient immédiatement à l’ancien président Joseph Kabila. » On ne veut plus de cette coalition CACH-FCC « , vociféraient-ils… Des accusations qui avaient irrité le camp Kabila qui ne s’expliquait pas le comportement de la base de l’UDPS à la suite de cet accident.Cela ne s’arrête pas là. Il y a également le contentieux au niveau des entreprises publiques. Notamment les déclarations discourtoises du député Charles Nawej – membre du FCC – dans l’hémicycle contre le président Félix Tshisekedi, remettant en cause les ordonnances présidentielles portant nominations de nouveaux mandataires à la Gécamines et à la SNCC. Le député Charles Nawej avait déclaré au cours de cette plénière que le président de la République avait signé ces ordonnances en état d’inconscience. Des propos qui avaient déclenché de vives protestations des militants de l’UDPS, au point d’aller exprimer leur colère devant le Palais du peuple, pour ce qu’ils avaient qualifié » d’outrage » au chef de l’État.Depuis, au Front commun pour le Congo (FCC), la méga plateforme initiée par Joseph Kabila, ces ordonnances ne sont pas passées. La ministre du Portefeuille a bloqué leur exécution, le FCC arguant qu’elles n’étaient pas conformes à l’esprit de la coalition. Avec les entreprises publiques, c’est des sujets qui reviennent.Des observateurs notent qu’il y a comme une tension latente entre les deux partenaires qui se toisent plus qu’ils ne s’embrassent. Et très souvent la tension est plus le fait des acolytes que des deux leaders. Le souhait de tous est de voir l’évaluation en cours à Safari Beach vider les différents points d’achoppement. Didier KEBONGO
FÉLIX TSHISEKEDI ET JOSEPH KABILA PARLENT DES ENTREPRISES PUBLIQUES ET DE L’ACCORD FCC-CACH
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