Le chef de l’Etat vient de proclamer officiellement l’état de siège décidé après le dernier conseil des ministres. Les modalités de ce dernier « seront précisées dans les heures qui suivent », précisait il lui-même lors de son discours de ce lundi soir à la télévision nationale. Toute suite après, des réactions fusent.
La première est de l’enseignant en droit constitutionnel, Patrick Civava Mbasha Ecibegeza. Tout en précisant que « l’individu peut lui même participer à la détermination des personnes qui le gouverneront et participer à la détermination, de la manière, dont il sera gouverné », Patrick Civava rappelle que dans le cadre « d’un constitutionnalisme de fondation, l’État moderne suppose que le peuple s’autogouverne ou qu’il agisse par le truchement de ses représentants et qu’il soit toujours à l’origine du pouvoir». l’État de siège ainsi décrété serait un aveu d’échec, estime-t-il.
L’individu peut lui même participer à la détermination des personnes qui le gouverneront et participer à la détermination, de la manière, dont il sera gouverné.
Dans le cadre d’un constitutionnalisme de fondation, l’État moderne suppose que le peuple s’autogouverne ou qu’il agisse par le truchement de ses représentants et qu’il soit toujours à l’origine du pouvoir.
L’histoire de notre pays nous a appris que les dictateurs recourent aux militaires pour la gestion de la cité seulement lorsqu’ils se sentent limités et qu’ils se retrouvent dans une position de faiblesse, d’échec.
A titre illustratif, nous avons eu Likulia comme premier ministre de mobutu, Liwanga comme gouverneur de la ville de Kinshasa pour Kabila et maintenant nous aurons deux militaires gouverneurs de la province de l’ituri et du Nord Kivu.
Nous pensons que le vrai problème demeurer entier et qu’il faille commencer par le régler au lieu continuer de recourir aux manœuvres dilatoires.
Le problème de la RDC est le manque de légitimité des institutions ainsi que de leurs animateurs. L’élection locale, qui n’a jamais été organisée, est très importante pour nous permettre d’avoir les personnes légitimes comme représentant du peuple au niveau local.
Aussi, les élections législatives nationales, provinciales et l’élection présidentielle qui ont amené les personnes illégitimes à briguer les fonctions de représentation de la population aussi devraient être réglé.
Tant que nous fermerons les yeux face aux problèmes réelles de notre pays, nous ne trouverons jamais la solution à la situation sécuritaire qui nous détruit depuis l’accession de notre pays à l’indépendance.
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Patrick Civava Mbasha Ecibegeza, enseignant en Droit constitutionnel et président national du parti politique Alliance des Démocrates pour une Nouvelle République (ADN).
Patrick Civava