À Goma, après le choc causé par l’éruption soudaine du Nyiragongo, samedi 22 mai 2031 au soir, qui a fait près d’une vingtaine de victimes et endommagé plusieurs localités, et particulièrement celle de Buhene, l’heure est aux questions. Notamment celle de savoir pourquoi l’Observatoire volcanologique de Goma, chargé de surveiller et d’alerter au moindre problème, n’a pas été en mesure de remplir son rôle.
Un député national de la circonscription avait déjà sonné l’alerte lorsqu’un projet de la Banque mondiale, qui finançait l’Observatoire volcanologique de Goma (OVG), avait fermé ses portes en août dernier. Ce député, élu dans le Sud-Kivu, se trouvait en vacances à Goma en août dernier lorsqu’il est alerté par des agents de l’OVG arrêtés pour avoir réclamés des salaires qu’ils ne perçoivent pas depuis des mois.
« Les listings (des salariés) indiquent que l’on a 351 agents, mais sur le terrain il y en a seulement une cinquantaine qui travaillent, tous les autres sont des agents fictifs », s’indigne Jean-Baptiste Kasekwa, le député joint par Esdras Ndikumana de la rédaction Afrique de RFI.
Très vite, il va se rendre compte que le problème est plus profond. « Il n’y avait plus de carburant pour amener les chercheurs sur la montagne de Nyiragongo, il n’y avait plus de budget pour internet, il manquait de tout ! L’OVG était pratiquement en cessation de fonctionnement. »
L’Observatoire volcanologique de Goma n’est plus financé depuis la fin d’un projet de la Banque mondiale quelques mois plutôt. Ce n’est pas normal, se dit le député, car c’est au gouvernement que ce rôle est dévolu. Il va alors tenter d’alerter l’Assemblée nationale, mais sa question au gouvernement « est jetée à la poubelle », explique-t-il.
Selon l’Observatoire de la dépense publique, le budget alloué à l’OVG sur les deux dernières années était d’environ 1,2 million de dollars américains, sur papier. Mais aucun argent n’a été débloqué pour son fonctionnement, faute de feuille de fonctionnement, nous explique le ministre de tutelle, José Mpanda, en charge de la recherche scientifique. Il reconnaît également l’existence d’agents fictifs à l’OVG. Une délégation gouvernementale est à Goma pour remettre de l’ordre dans la maison.
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L’Observatoire volcanique de Goma appelle à l’apaisement
Le chercheur volcanologue et directeur scientifique de l’OVG, Kasereka Mahinda Célestin, indique que des équipes sont déployées sur le terrain pour survoler et surveiller la zone dangereuse. Il reconnaît que l’OVG a connu des problèmes financiers et espère que tout ira mieux après avoir été rassuré par la mission gouvernementale qui est sur place à Goma.
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Ils sont regroupés soit en familles dans la cour ou en petits nombres sur les routes, ces habitants des différents quartiers qui pour la plupart, ont quitté leurs maisons construites en matériaux durables, surtout celles qui ont des étages, et disent avoir peur des mouvements sismiques intempestifs ressentis dans la ville.
Reportage sur la situation à Goma
William Basimike (RFI)