Un groupe d’élus et d’acteurs de la société civile ont lancé le samedi 11 juillet un appel aux Congolais de toutes tendances politiques et sociales pour un consensus patriotique face aux menaces qui pèsent sur la vie nationale du fait des tensions persistantes au sein de la coalition FCC-CACH au pouvoir.
Les signataires constatent et déplorent l’enlisement de l’action gouvernementale, suite à ces tensions, et les conséquences qui en résultent, parmi lesquelles la persistance de l’insécurité avec la présence de plus de sept armées étrangères sur le territoire national, et la flambée des prix des biens de première nécessité pour la population.
Cet appel intervient au bout d’une semaine particulièrement mouvementée marquée par une grande contestation populaire contre, en définitive, la présidente de l’assemblée nationale, et la démission du ministre de la Justice. Ces deux hauts cadres du FCC, (ab)usant de leurs fonctions, se sont engagés dans des initiatives controversées. Jeannine Mabunda, La présidente de l’assemblée nationale, a violé de diverses manières la loi pour imposer à la tête de la CENI un président que la société civile ne reconnaît pas avoir élu. Célestin Tunda, de son côté, le ministre de justice, a voulu placer le gouvernement et le Chef de l’Etat devant un fait accompli visant à museler le pouvoir judiciaire.
Après l’échec de ces deux tentatives, quel est l’avenir de la coalition FCC-CACH ? La réponse dépendrait en grande partie du FCC lui-même. Félix Tshisekedi a, quant à lui, déclaré encore à l’occasion de la célébration de l’indépendance qu’il est disposé à poursuivre l’expérience, pour des raisons de stabilité et de concorde nationale. En revanche, le FCC se distingue par des manœuvres assaisonnées de ruse pour empêcher Félix Tshisekedi de diriger. Deux préoccupations sont au cœur de ces manœuvres du FCC : primo, revenir aux affaires en 2023, raison pour laquelle il veut contrôler la CENI (opération Malonda), et secundo, protéger le butin de 18 ans de pillages et ne pas répondre des accusations d’homicides divers, raison pour laquelle il veut contrôler la justice (opération Minaku-Sakata).
Mais le peuple a démontré et démontrera encore le lundi avec LAMUKA qu’il ne transigera pas sur la crédibilité des prochaines élections. Et Tshisekedi ne cèdera pas un pouce sur la l’indépendance de la justice. Le FCC va-t-il poursuivre le face à face, ou négocier une voie de sortie honorable, puisqu’il est clair qu’il n’obtiendra rien sur ses deux exigences, ni de Tshisekedi, ni du peuple.
Le groupe de Thomas Lokondo, Ndjoli, Nsapu, Lubaya appelle au consensus sans hypothéquer le non-négociable, à savoir les élections transparentes et l’état de droit. Il s’agit là d’un soutien implicite au chef de l’Etat sans pour autant être une menace particulière contre le FCC. La tension est au maximum, la détente dépend de l’implication responsable de tous. C’est peut-être ici que les chefs des confessions religieuses peuvent jouer pleinement leur rôle de médiateur.
La Conscience Nationale en Action soutient à deux mains l’appel du groupe de Lokondo, et appelle les autres forces sociales à en faire autant.
Serge GONTCHO di Spiritu Santu
Conscience Nationale en Action (CNA)