L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé sont autorisés par la Cour pénale internationale (CPI) sous certaines conditions à quitter Bruxelles et La Haye.
La Chambre d’appel de la CPI a modifié, jeudi 28 mai 2020, les conditions de mise en liberté de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé l’ex-chef des « Jeunes patriotes » ivoiriens.
Les deux hommes étaient assignés à résidence en Belgique et aux Pays-Bas, depuis leur acquittement en janvier 2019. Ils étaient accusés de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre.
Peu probable de voir les deux hommes politiques condamnés par contumace par la justice ivoirienne se rendre à Abidjan dans les prochaines semaines à quelques cinq mois du scrutin présidentiel octobre 2020.
Depuis donc jeudi Gbagbo et Blé Goudé peuvent désormais quitter leur pays de résidence, mais sous certaines conditions. Cette décision est assortie de l’acceptation au préalable des pays de recevoir avant tout déplacement les deux libérés sous conditions. Gbagbo avait, par ses avocats interposés, demandé une liberté sans condition, rejetée par la CPI.
Concrètement, les deux hommes ne seront plus empêchés de se déplacer en dehors des limites de la municipalité dans laquelle ils résident comme il était d’usage depuis 2019. Et ils ne seront plus contraints de remettre à la CPI toutes les pièces d’identité dont ils disposent.
Toutefois, les autres conditions, parmi lesquelles comparaître devant la Cour lorsque celle-ci l’ordonnera et informer la Cour et l’Etat qui les accueille de leur adresse, restent en vigueur.
Actuellement Laurent Gbagbo vit à Bruxelles et Charles Blé Goudé à La Haye dans l’attente d’un pays d’accueil.
La Côte d’Ivoire, pays d’origine de ces deux hommes, a déjà condamné Gbagbo à 20 ans de prison pour « braquage » de l’Agence nationale de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pendant la crise post-électorale ivoirienne. Et Blé Goudé à une peine de 20 ans d’emprisonnement ferme. Un mandat d’arrêt a également été lancé contre Blé Goudé. Il est, entre autres, accusé par la justice ivoirienne « d’actes de tortures, d’homicides volontaires et de viols ».
Peu probable de voir les deux hommes politiques condamnés par contumace par la justice ivoirienne se rendre à Abidjan dans les prochaines semaines à quelques cinq mois du scrutin présidentiel octobre 2020.
PAR SERGES DAVID (Le Magazine de l’Afrique)