Une quatrième vague est à craindre à la rentrée a affirmé, mardi 8 juin 2021, Jean-François Delfraissy, le président du conseil scientifique. Mais celle-ci serait moins inquiétante que les précédentes grâce à la vaccination notamment des personnes à risque. Il faudra toutefois conserver les gestes barrières et contrôler les ravages du variant Delta.
Alors que la vaccination contre le Covid-19 va bon train, une quatrième vague pourrait frapper la France à la rentrée. Cette crainte a été émise par le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy. Invité, mardi 8 juin, sur RTL, le professeur a estimé que l’épidémie reprendra « en septembre ou octobre » 2021.
Toutefois cette reprise des contaminations sera bien différente des précédentes vagues. « Ça sera une reprise, on peut l’appeler quatrième vague, mais elle sera très différente des premières, parce qu’on aura la vaccination », a affirmé le spécialiste. « En face de lui, le virus va trouver une population, qui, en bonne partie, (aura) des vaccins qui vont protéger, en partie, contre ces nouveaux variants », a ajouté le président du conseil scientifique.
La menace des variants
Regardons la situation au Royaume-Uni. Là-bas, le variant Delta, nouveau nom du variant indien, change la donne selon Pascal Crépey, épidémiologiste et enseignant-chercheur à l’École des hautes études en santé publique, qui s’est confié au Parisien. Ce variant est 40 % plus contagieux que le variant Alpha (anciennement le variant britannique), qui est majoritaire en France. La contagiosité accrue remet en cause les projections du modèle de l’immunité de groupe.
Explication. Le variant Delta possède un taux de reproduction (R0) à 7,5, ce qui signifie qu’un malade contamine en moyenne 7,5 personnes, contre un R0 à 3 pour la souche initiale précise Le Parisien. Si le variant Delta devenait majoritaire, « il faudrait que 86 % de la population soit immunisée pour relâcher les contrôles, ce qui n’était pas du tout dans les plans », précise le spécialiste.
Une quatrième vague bien différente
De son côté, l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève juge qu’il est encore « trop tôt pour prédire ce qui se passera à la rentrée ». Si la quatrième vague est présente sur le territoire, elle n’aura rien à voir avec les précédentes vagues épidémiques, en raison de la vaccination des personnes les plus vulnérables.
Néanmoins, il est indispensable que les Français ne relâchent pas les gestes barrières, s’accordent à dire les spécialistes. Avec cela, la remontée systématique de toutes les chaînes de contamination et un contrôle accru aux frontières de l’espace Schengen, pour limiter l’arrivée de variants, pourraient favoriser une meilleure gestion de la situation sanitaire à la rentrée, selon Antoine Flahault.
Par Midi Libre avec NewsGene