Le prix Nobel de la paix congolais Denis Mukwege a plaidé, samedi 9 mai 2020, pour un « approvisionnement en urgence des tests » de coronavirus dans la province du Sud-Kivu où il coordonne la riposte contre cette épidémie dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). « Nous demandons d’une manière solennelle un approvisionnement en urgence de ces tests avant le déclenchement de la courbe exponentielle épidémique », a déclaré le Dr Mukwege au cours d’une conférence de presse conjointe avec le gouverneur de la province du Sud-Kivu (est de la RDC), Théo Ngwabidje.
« Ceci évitera de nombreux décès, une augmentation de la précarité de la population, une explosion des troubles sociaux et l’exacerbation de l’insécurité », a détaillé le gynécologue.
Les autorités sanitaires congolaises ont projeté la période exponentielle de l’épidémie du Covid-19 en RDC pendant les deux premières semaines du mois de mai.
Jusqu’à présent, « nous avons contenu la pandémie de coronavirus dans notre province » mais « il serait imprudent (…) de tomber dans un triomphalisme aveugle. La menace est présente et notre province reste vulnérable », a ajouté le Dr Mukwege.
Prix Nobel de la paix 2018, Denis Mukwege a salué « l’implication de tous dans cette lutte contre le coronavirus dans la province du Sud-Kivu qui « ne compte aucun cas confirmé de coronavirus » actuellement. « Nous sommes fiers de vous, fiers de votre courage et de votre humanité », a-t-il dit, à l’adresse de la population de cette région troublée de l’Est congolais. « Ne baissons pas la garde, restons vigilants », a-t-il insisté.
Depuis l’apparition du premier cas de Covi-19 le 10 mars en RDC, le pays a enregistré 937 cas confirmés avec 39 décès et 130 personnes guéries, d’après le dernier bilan officiel publié samedi.
Des cas de Covid-19 ont été enregistrés dans sept des 26 provinces du pays. Kinshasa, la capitale, vient en tête des contaminations (884 cas, avec la totalité de décès). Sur les quatre enregistrés au Sud-Kivu, toutes les personnes ont été déclarées guéries par les autorités sanitaires.
Par La Libre Afrique/AFP