« Je vous annonce que le retour du président Laurent Gbagbo sur la terre de Côte d’Ivoire est prévu pour le 17 juin », a annoncé, lundi 31 mai 2021, l’ex-ministre Assoa Adou. Le gouvernement ivoirien dit ne pas avoir été associé à ce choix de date.
Assoa Adou ancien ministre ( Construction et urbanisme; les Eaux et forêts; Défense) et homme de confiance de Gbagbo s’exprimait au cours d’une conférence de presse à Abidjan au terme d’une cérémonie de célébration du 76e anniversaire de l’ex-président Laurent Gbagbo.
« A toute la Nation ivoirienne, à tous les Africains, aux démocrates européens, américains, à tous ceux qui nous ont soutenu, sa date d’arrivée en Côte d’Ivoire est le 17 juin 2021 », a précisé Assoa Adou.
« Il y a quand même tout un ensemble de choses qu’il faut régler en amont. Quand ils vont nous saisir pour nous donner une date, nous allons décider ensemble si cette date est tenable ou pas », indique le ministre Coulibaly.
Durant la campagne présidentielle en octobre 2020, le président ivoirien Alassane Ouattara avait indiqué que Gbagbo pouvait rentrer dans son pays.
En effet, ce dernier a été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) dans l’affaire de crimes contre l’humanité perpétrés lors des violences post-électorales ivoiriennes ayant fait officiellement 3000 morts de 2010-2011,
L’acquittement définitif de Gbagbo et son co-accusé Charles Blé Goudé a été prononcé par la Chambre d’appel de la CPI, le 31 mars 2021. Beaucoup d’analystes estiment que leur retour au pays devrait marquer un pas vers la réconciliation et la paix en Côte d’Ivoire.
Mais à l’appel du Collectif des victimes de Côte d’Ivoire (CVCI) pendant la crise post-électorale de 2010, des manifestants avaient protesté le 10 mai contre le retour en Côte d’Ivoire de Gbagbo. Selon président Issiaka Diaby, Gbagbo est « un criminel qui doit être livré à la police ». « Nous avons mis en place un comité d’accueil de Laurent Gbagbo pour que les décisions de sa condamnation à 20 ans de prison en Côte d’Ivoire soient exécutées ».
Ensuite, c’est le gouvernement ivoirien lui-même par le biais du ministre Kouadio Konan Bertin (KKB) qui dit n’avoir pas été informé du choix de la date de retour de Gbgabo. Pourtant il est le représentant de l’exécutif dans les discussions avec l’entourage de Laurent Gbagbo sur les modalités du retour de ce dernier.
Mardi, le porte-parole du gouvernement Amadou Coulibaly, ministre de la Communication, assurait, lui aussi, que : « Ce que nous avions convenu, c’est que la date devait être choisie de façon consensuelle. Donc, pour nous, il n’y a pas de date », Dans ces conditions, « je ne sais pas comment il arriverait à cette date du 17 juin si aucune disposition n’est prise pour son accueil ». Regrettant, a-t-il dit que cette décision (date du retour de Gbagbo) ait été prise de manière unilatérale.
Toutefois jeudi le ministre KKB a indiqué prendre « acte » de la venue de Gbagbo. car « les deux parties (NDLR Gouvernement et pro-Gbagbo) sont en négociations pour que ce retour soit un retour apaisé. Maintenant, nous sommes un État de droit. Gbagbo est un homme libre. C’est à lui de décider quand il vient dans son pays. Nous avons appris qu’il vient le 17. Nous prenons acte ».
Par Serges David (Le Magazine de l’Afrique)