Une adoption dans la douleur. Après deux semaines de négociations éprouvantes, les 200 pays de la COP26 ont adopté samedi 13 novembre 2021 un accord pour accélérer la lutte contre le réchauffement de la planète, mais sans garantir de le contenir à 1,5°C, ni répondre aux demandes d’aide des pays pauvres.
Le texte a été adopté d’un coup de marteau du président britannique de cette 26e conférence mondiale pour le climat, Alok Sharma.
D’une voix émue et les larmes aux yeux, il s’est dit « profondément désolé » pour des changements de dernière minute introduits sur la question des énergies fossiles à la demande de la Chine et de l’Inde. Il avait plus tôt estimé que l’accord « inaugure une décennie d’ambition croissante » en matière de climat.
Sur le point critique de la limitation des températures, alors que la planète se trouve selon l’ONU sur une trajectoire « catastrophique » de réchauffement de 2,7°C par rapport à l’ère pré-industrielle, le texte appelle les États membres à relever leurs engagements de réductions plus régulièrement que prévu dans l’accord de Paris, et ce dès 2022.
Mais, avec la possibilité d’aménagements pour « circonstances nationales particulières », point qui a suscité les critiques des ONG sur les ambitions réelles du texte.
COP26 : UN ACCORD EN DEMI-TEINTE À L’ISSUE DE DEUX SEMAINES DE NÉGOCIATIONS
Le compromis trouvé n’assure d’ailleurs pas le respect des objectifs de l’accord de Paris de 2015: limiter le réchauffement « bien en deçà » de 2°C et si possible à 1,5°C. Mais il offre des perspectives permettant à la présidence britannique d’afficher un succès sur son objectif de voir Glasgow « garder 1,5 en vie ». Les experts avertissent régulièrement que « chaque dixième de degré compte » alors que se multiplient déjà les catastrophes liées au changement climatique: inondations, sécheresses ou canicules, avec leur cortège de dégâts et de victimes.
C’est une insulte aux millions de personnes dont les vies sont ravagées par la crise climatique
Le texte contient également une mention, inédite à ce niveau, des énergies fossiles, principales responsables du réchauffement de la planète et qui ne sont même pas citées dans l’accord de Paris. La formulation a été atténuée au fil des versions et jusqu’à l’ultime minute avant l’adoption en plénière, à l’insistance notamment de la Chine et de l’Inde. La version finale appelle à « intensifier les efforts vers la réduction du charbon sans systèmes de capture (de CO2) et à la sortie des subventions inefficaces aux énergies fossiles ».
Après un échec aux deux dernières COP, celle-ci a d’autre part réussi à mettre la dernière main aux règles d’utilisation de l’accord de Paris, notamment sur le fonctionnement des marchés carbone censés aider à réduire les émissions.
Avec TV5MONDE