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COP26 à Glasgow (31 octobre-12 novembre 2021): de nouvelles initiatives et coalitions pour mener à bien l’action climatique

La 26e conférence des parties au changement climatique des Nations Unies (COP26) se tient à Glasgow, au Royaume-Uni.

La 26e conférence des parties au changement climatique des Nations Unies (COP26) se tient à Glasgow, au Royaume-Uni.   

Dans un monde secoué par une pandémie, et alors que la fenêtre d’opportunité pour éviter une catastrophe climatique se referme rapidement, la Conférence des Nations Unies sur le climat, la COP26, démarre dimanche 31 octobre dans la ville écossaise de Glasgow. Les enjeux ne pourraient pas être plus élevés.

« Si nous ne prenons pas de mesures décisives, nous risquons de laisser passer notre dernière chance d’inverser le cours des choses », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, avant la réunion. Mais pourquoi s’agit-il de notre dernière chance ?

Voici les réponses que nous avons trouvées aux questions les plus courantes que vous pouvez vous poser sur ce qui se prépare.

Commençons par l’essentiel : qu’est-ce que la COP26 ?

Pour faire simple, la COP26 est la plus grande et la plus importante conférence sur le climat de la planète.

En 1992, les Nations Unies ont organisé un événement majeur à Rio de Janeiro, le Sommet de la Terre, au cours duquel a été adoptée la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

Dans ce traité, les nations ont convenu de « stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère » afin d’empêcher toute interférence dangereuse de l’activité humaine sur le système climatique. Aujourd’hui, le traité compte 197 signataires.

Depuis 1994, date d’entrée en vigueur du traité, les Nations Unies réunissent chaque année la quasi-totalité des pays du monde pour des sommets mondiaux sur le climat ou « COP », qui signifie « Conférence des parties ».

Cette année aurait dû être le 27ème sommet annuel, mais à cause de la Covid-19, nous avons pris un an de retard en raison du report de l’année dernière – d’où la COP26.L'ancien chef de la diplomatie américaine, John Kerry, accompagné par sa petite-fille, signe l'Accord de Paris au siège de l'ONU en avril 2016.Photo ONU/Amanda VoisardL’ancien chef de la diplomatie américaine, John Kerry, accompagné par sa petite-fille, signe l’Accord de Paris au siège de l’ONU en avril 2016.

Alors, que se passe-t-il à la COP26 ? N’avons-nous pas déjà assez de réunions sur le changement climatique ?

Diverses « extensions » du traité de la CCNUCC ont été négociées au cours de ces COP afin de fixer des limites juridiquement contraignantes aux émissions de gaz à effet de serre pour les différents pays et de définir un mécanisme d’application.

Il s’agit notamment du Protocole de Kyoto de 1997, qui a défini des limites d’émissions pour les pays développés à atteindre d’ici 2012, et de l’Accord de Paris, adopté en 2015, dans lequel tous les pays du monde ont accepté d’intensifier leurs efforts pour tenter de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C par rapport aux températures préindustrielles, et d’augmenter le financement de l’action climatique.

C’est là que la COP26 devient intéressante : au cours de la conférence, les délégués tenteront, entre autres, de finaliser le « règlement de Paris », c’est-à-dire les règles nécessaires à la mise en œuvre de l’accord. Cette fois, ils devront convenir de calendriers communs pour la fréquence de révision et le suivi de leurs engagements climatiques.

En gros, Paris a fixé l’objectif, à savoir limiter le réchauffement bien en dessous de deux degrés (idéalement 1,5), mais Glasgow est la dernière chance d’en faire une réalité.Au Bangladesh, des efforts sont entrepris pour améliorer la protection des côtes contre les inondations causées par les tempêtes et l'élévation du niveau de la mer due au changement climatique.FMI/M. AsadAu Bangladesh, des efforts sont entrepris pour améliorer la protection des côtes contre les inondations causées par les tempêtes et l’élévation du niveau de la mer due au changement climatique.

Cela nous amène à notre question initiale : pourquoi est-ce la dernière chance ?

Tel un boa constrictor qui étouffe lentement sa proie jusqu’à ce que mort s’ensuive, le changement climatique est passé, au cours des trois dernières décennies, du statut de problème de faible importance et inconfortable à celui d’urgence mondiale potentiellement mortelle.

Malgré les engagements nouveaux et actualisés pris par les pays avant la COP26, le monde reste sur la voie d’une augmentation dangereuse de la température mondiale d’au moins 2,7 °C au cours du siècle, même si les objectifs de Paris sont atteints.

La science est claire : une hausse des températures de cette ampleur d’ici à la fin du siècle pourrait se traduire, entre autres, par une augmentation de 62 % des zones brûlées par des incendies de forêt dans l’hémisphère nord en été, par la perte de l’habitat d’un tiers des mammifères du monde et par des sécheresses plus fréquentes d’une durée de quatre à dix mois.

Le chef des Nations Unies, António Guterres, parle sans ambages de « catastrophe climatique », une catastrophe qui se fait déjà sentir à un degré mortel dans les régions les plus vulnérables du monde, comme l’Afrique subsaharienne et les petits États insulaires, frappés par la montée du niveau des mers.

Des millions de personnes sont déjà déplacées et tuées par des catastrophes exacerbées par le changement climatique.

Pour M. Guterres et les centaines de scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat, un scénario de réchauffement de 1,5°C est le « seul avenir vivable pour l’humanité ».

L’heure tourne, et pour avoir une chance de limiter la hausse, le monde doit réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre dans les huit prochaines années.

Il s’agit d’une tâche gigantesque que nous ne pourrons accomplir que si les dirigeants présents à la COP26 proposent des plans audacieux, assortis d’un calendrier précis, pour éliminer progressivement le charbon et transformer leurs économies afin d’atteindre ce que l’on appelle des émissions nettes nulles.Les émissions de centrales électriques au charbon contribuent à la pollution de l'air en Mongolie.ADB/Ariel JavellanaLes émissions de centrales électriques au charbon contribuent à la pollution de l’air en Mongolie.

Mais des pays comme la Chine et les États-Unis ne se sont-ils pas déjà engagés à atteindre le zéro net ?

Le dernier rapport des Nations Unies sur le déficit d’émissions explique qu’un total de 49 pays, plus l’Union européenne, se sont engagés à atteindre un objectif de zéro émission nette.

Cela représente plus de la moitié des émissions domestiques mondiales de gaz à effet de serre, plus de la moitié du Produit intérieur brut (PIB) mondial et un tiers de la population mondiale. Onze objectifs sont inscrits dans la loi, couvrant 12 % des émissions mondiales.

C’est bien, non ? Mais il y a un hic : de nombreux engagements reportent l’action à après 2030, ce qui soulève des doutes quant à la possibilité de réaliser ces promesses de réduction nette. En outre, nombre de ces promesses sont « vagues » et incompatibles avec les engagements nationaux officiellement soumis, connus sous le nom de CDN.

Cela explique à nouveau pourquoi la COP26 est si importante : « Le temps des subtilités diplomatiques est révolu… Si les gouvernements – en particulier ceux du G20 – ne prennent pas la tête de cet effort, nous nous dirigeons vers de terribles souffrances humaines », a averti M. Guterres devant l’Assemblée générale des Nations Unies cette semaine.Une manifestation du mouvement Friday For Future lors de la COP25CCNUCCUne manifestation du mouvement Friday For Future lors de la COP25

Alors, qu’est-ce que la COP26 espère réaliser exactement (en pratique) ?

Les négociations officielles se déroulent sur deux semaines. La première semaine comprend des négociations techniques menées par des fonctionnaires gouvernementaux, suivies de réunions ministérielles de haut niveau et de réunions des chefs d’État au cours de la deuxième semaine, lorsque les décisions finales seront prises – ou non.

Selon l’hôte de la conférence, le Royaume-Uni, quatre points principaux seront abordés au cours de la conférence :

1. Assurer le zéro net mondial d’ici le milieu du siècle et maintenir 1,5 degré à portée de main

Pour ce faire, les pays doivent accélérer l’élimination progressive du charbon, freiner la déforestation et accélérer le passage à des économies plus vertes. Les mécanismes du marché du carbone feront également partie des négociations.

2. S’adapter davantage pour protéger les communautés et les habitats naturels

Le climat étant déjà en train de changer, les pays déjà touchés par le changement climatique doivent protéger et restaurer les écosystèmes, ainsi que construire des défenses, des systèmes d’alerte et des infrastructures résilientes.

3. Mobiliser des fonds

Lors de la COP15, les nations riches ont promis de verser 100 milliards de dollars par an aux nations moins riches d’ici 2020 pour les aider à s’adapter au changement climatique et à atténuer la hausse des températures.

Cette promesse n’a pas été tenue, et la COP26 sera cruciale pour garantir les fonds, avec l’aide des institutions financières internationales, ainsi que pour fixer de nouveaux objectifs de financement du climat à atteindre d’ici 2025.

4. Travailler ensemble pour obtenir des résultats

Il s’agit d’établir des collaborations entre les gouvernements, les entreprises et la société civile et, bien sûr, de finaliser le règlement de Paris pour rendre l’accord pleinement opérationnel.

Outre les négociations officielles, la COP26 devrait permettre de mettre en place de nouvelles initiatives et coalitions pour mener à bien l’action climatique.La ville de Glasgow, au Royaume-Uni, devait accueillir la COP26, la conférence des Nations Unies sur le climat désormais reportée en raison du coronavirusLa ville de Glasgow, au Royaume-Uni, devait accueillir la COP26, la conférence des Nations Unies sur le climat désormais reportée en raison du coronavirus

Comment, quand et où ?

L’événement principal se tiendra au Scottish Event Campus, du 31 octobre au 12 novembre, avec la possibilité de prolonger les négociations d’un jour ou deux. Jusqu’à présent, plus de 30 000 personnes se sont inscrites pour y participer, représentant des gouvernements, des entreprises, des ONG et des groupes de la société civile.

Les 197 parties au traité de la CCNUCC se réunissent souvent en groupes ou “blocs” pour négocier ensemble, comme le G77 et la Chine, le groupe africain, les pays les moins avancés, le Forum parapluie, les petits États insulaires en développement et l’Alliance indépendante de l’Amérique latine et des Caraïbes.

Les négociations comprennent également des observateurs, qui n’y participent pas officiellement mais qui interviennent et contribuent à maintenir la transparence. Ces observateurs sont des agences des Nations Unies, des organisations intergouvernementales, des ONG, des groupes confessionnels et la presse.

Outre les négociations officielles, il y aura une conférence, un pavillon et des milliers d’événements parallèles, répartis sur des journées thématiques, sur des sujets tels que la finance, l’énergie, la jeunesse et l’autonomisation du public, la nature, l’adaptation, le genre, la science et l’innovation, les transports et les villes.

La conférence se déroulera dans deux zones : la zone bleue (Scottish Events Campus) et la zone verte située au Glasgow Science Centre.

La Blue Zone est un espace géré par l’ONU où se déroulent les négociations. Pour y accéder, tous les participants doivent être crédités par le Secrétariat de la CCNUCC.

La zone verte est gérée par le gouvernement britannique et ouverte au public. Elle comprendra des événements, des expositions, des ateliers et des discussions visant à promouvoir le dialogue, la sensibilisation, l’éducation et les engagements en matière de changement climatique.

Quelqu’un de célèbre sera présent ?

Plusieurs chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre britannique, Boris Johnson, et le Président américain, Joe Biden, sont attendus. Parmi les autres visages célèbres présents à Glasgow figurent Sir David Attenborough, le défenseur du peuple de la COP26, la militante Greta Thunberg. La reine Elizabeth II a annoncé avec regret, mardi, qu’elle ne se rendrait finalement pas à la réception principale de l’événement.

Les nouveaux ambassadeurs des Nations Unies pour les ODD, les superstars de la K-pop BLACKPINK, participeront également à l’événement. Le groupe coréen composé uniquement de filles a publié une vidéo avant leur apparition, présentant un aperçu de leur message visant à inspirer une action en faveur du climat.Un homme portant un masque alors qu'il est assis dans un café à Glasgow, en Ecosse.Un homme portant un masque alors qu’il est assis dans un café à Glasgow, en Ecosse.

Et avec une conférence d’une telle ampleur, y a-t-il des mesures spéciales Covid-19 ?

Si la Covid-19 reste un énorme défi pour le monde entier, la lutte contre la crise climatique ne peut attendre, selon les hôtes de la COP26.

Les négociations en personne sont préférées aux négociations en ligne, afin de garantir la participation de tous les pays, qu’ils soient à revenu élevé ou faible, ainsi que l’examen minutieux et la transparence.

La vaccination intégrale est encouragée pour les participants à la conférence. Le Royaume-Uni a mis en place un programme en amont pour fournir des vaccins aux participants vivant dans des pays qui ne peuvent pas en obtenir.

Des protocoles stricts de test Covid-19 seront également mis en place, y compris un test quotidien pour toute personne entrant dans la zone bleue, afin de garantir la santé et le bien-être de tous les participants et de la communauté environnante.

Il existe également des dispositions spécifiques à la COP pour le régime de voyage Covid que les personnes rencontreront lorsqu’elles entreront en Angleterre et en Écosse, certains pays nécessitant une quarantaine (qui sera financée par le gouvernement britannique pour les participants en situation difficile).

Avec ONU Info

angelo Mobateli

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