Pour Herman NTABAZA, analyste électoral indépendant, la classe politique congolaise continue à bloquer l’émergence de la République démocratique du Congo, en cherchant à avoir une chose et son contraire.
D’après cet analyste indépendant, la meilleur formule de priver le peuple de son droit civique en 2023, c’est imposer avec force les réformes électorales ou le recensement de la population, quand bien même ça serait impossible dans le délai qui nous sépare de l’année électorale.
Convaincu que les réformes électorales apporteraient des améliorations aux vœux et aux attentes de tous les acteurs impliqués au processus électoral, il souligne néanmoins que ce processus est totalement irréaliste en cette période pour plusieurs raisons: Les réformes électorales permettraient d’introduire des nouvelles règles; de corriger le système en place; de transformer une législation jugée périmée ; d’amender une législation pour l’adapter à la situation politique de l’Union Sacrée pour la Nation d’une part, et la situation socio-économique nous imposée par la Covid-19 d’autre part.
Il a condamné l’improvisation de ceux qui se font passer pour experts en la matière pour polluer l’environnent électoral et tout son processus qui n’a pas évolué depuis deux ans, et suggère aux faiseurs d’opinions de suivre le schéma qui pourrait être proposé par la CENI, qui est d’ailleurs la fille des réformes Électorales.
Très pessimiste pour le respect du délai constitutionnel de 2023, dans une analyse simple, il a souligné que dans des conditions normales de travail entre les parties prenantes à ces genres des questions d’utilité nationale:
1). Certains éléments de réformes Électorales seraient orientés dans le sens de donner à la CENI plus d’autonomie. En d’autre terme, mettre en place une CENI avec les personnalités de probité morale et apolitique, surtout qui ont le savoir électoral dans leur sang. Mais combien de temps des tractations doivent nous prendre pour cette réforme électorale politique?
2). Il y aurait des éléments de réformes qui impliqueraient des changements dans l’Administration de la CENI, en introduisant des nouvelles structures (une CENI avec une direction d’audit financier et une autre direction supplémentaire qui prendrait en charge tous les processus de vote en milieux professionnels pour mettre fin aux simulacres des élections, notamment les élections syndicales; des nouvelles stratégies et des nouvelles politiques de gestion administrative, communément appelées les réformes électorales administratives dont on ne sait pas non plus le temps qu’elles peuvent nous prendre;
3). En fin, les éléments nouveaux dans le soucis d’amender la Loi Électorale de la CENI; la Loi Organique de la CENI, les règles et règlements électoraux qui doivent nécessairement influencer la modification des certaines dispositions de la Constitution de la République. Ces réformes juridiques peuvent aussi nous prendre combien de temps? Seuls les acteurs aux agendas cachés peuvent continuer à entretenir les germes qui risquent de mettre notre pays à genoux de nouveau.
L’analyste martèle que, techniquement, ces réformes sont importantes mais elles constituent une formule de politesse en même temps que le recensement, pour allonger le mandat du président en exercice au-delà de 2023. Que la classe politique arrête à demander une chose et son contraire a-t-il souligné.
Afin de conserver les acquis enregistrés dores et déjà au pays, notamment celui de l’alternance Pacifique, l’analyste a suggéré à tous les acteurs impliqués dans le processus électoral en RD Congo ce qui suit:
1). Pour l’intérêt général de la nation, maintenir l’actuelle équipe de la CENI, en.leur donnant les moyens conséquents pour organiser les élections de 2023, après quoi, les réformes envisagées seront réalistes dans le temps conséquent ;
2). Lancer un processus de recensement général de la population non pas pour se servir de son registre d’état civil lors des élections de 2023 mais plutôt pour servir aux multiples besoins sectoriels en souffrance faute des statistiques de la population.
En même temps, l’opération de la révision partielle du fichier électoral pour les élections de 2023 doit être lancée, qui prendrait en compte seulement les concitoyens n’ayant pas participé aux opérations d’identification et de l’enrôlement des électeurs, ceux ayant retrouvé leur droit civique et surtout les nouveaux majeurs.