Par Oscar BISIMWA
L’avis favorable du gouvernement donné au Bureau de l’Assemblée nationale par le Vice-Premier Ministre, Ministre de la Justice et garde des sceaux Célestin Tunda Ya Kasende, au sujet de trois propositions de lois portant sur les réformes judiciaires, sans que les lois précitées ne soient débattues au sein du gouvernement secoue le cocotier en République démocratique du Congo.
Au conseil des ministres de ce vendredi 26 juin, le Président de la République Félix Antoine Tshisekedi, furieux de constater cette bavure, a remonté les bretelles à son Ministre qui n’a pas trouvé des arguments pour se défendre, selon nos confrères de la presse locale.
Tricheur ou légaliste ? En tout cas, le Patron de la justice congolaise est vu par plusieurs observateurs comme un acteur jouant au double jeu au sein de l’exécutif. « Tunda a outrepassé la proportion. Il a piégé le Chef de l’État et trahi l’ensemble du gouvernement », estime Me Kalombo. « Il doit démissionner ou être révoqué », opine pour sa part le Député André Claudel Lubaya. « Ce raccourci emprunté par le VPM prouve à suffisance que le PPRD ne joue pas franc jeu dans cette coalition », pense un analyste Politique.
De son côté, le garde des sceaux congolais affirme avoir agi dans le cadre de ses attributions. Dans son entourage administratif et politique l’on se défend pas mal:
« Une proposition de loi provenant de l’Assemblée nationale, ne fait jamais l’objet d’une discussion au Conseil des Ministres. Dans la pratique, c’est le Ministre de la Justice qui fait les observations en sa qualité de Conseiller juridique du Gouvernement.
D’ailleurs pour preuve, depuis l’investiture du Gouvernement Ilunkamba, le Conseil des Ministres n’a jamais débattu d’une proposition de loi et c’est toujours le Ministre de la Justice qui fait les observations aux propositions de lois transmises par l’Assemblée nationale », avance Yves Kisombe, Cadre du PPRD et ancien Vice-ministre des affaires étrangères. Et de poursuivre: « la procédure est différente en ce qui concerne le projet de loi initié par le Gouvernement. Celui-ci est analysé à la Commission des Lois et ensuite, soumis au Conseil des Ministres pour adoption ».
Une chose est vraie, le président de la République est monté sur ses grands chevaux en plein conseil contre son ministre de la justice. Fraude, faux en écriture, faute dans le chef du VPM de la justice, on en saura un peu plus dans les prochaines heures.
En attendant, une rencontre au sommet de la coalition FCC-CACH, chancelante, est annoncée pour ce week-end, entre les Présidents Joseph Kabila et Félix Tshisekedi.