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Catastrophes en série en RDC : absence inquiétante d’hôpitaux de référence en provinces

Les catastrophes aériennes, ferroviaires, routières, fluviales et lacustres qui s’enchaînent en République démocratique du Congo mettent à nu une triste réalité : l’absence inquiétante d’hôpitaux de référence en provinces. Le pays ressemble à un grand tour noir, au motif que la couverture médicale de son immense territoire se trouve au point zéro.

En dix-huit ans de gouvernance des « Kabilistes », le Congo profond offre le décor du territoire de Kole, dans la province du Sankuru, à savoir celui de l’absence totale de formations médicales outillées pour sauver des vies humaines ou, au pire, accueillir des morts dans des conditions requises en cas de catastrophe naturelle, aérienne, routière, ferroviaire ou lacustre.

 En dépit d’une litanie de promesses électorales, aucun chef-lieu de territoire ou de province ne dispose d’une formation médicale de référence à même de prendre en charge des cas préoccupants tels que ceux de grands blessés ou brûlés à traiter en urgence. Lorsque les moyens financiers et logistiques le permettent, l’unique voie de recours reste leur acheminement à Kinshasa, en avion ou en automobile. Compte tenu de cette précarité sanitaire, des compatriotes qui auraient pu survivre à un accident aérien, routier, ferroviaire, fluvial ou lacustre sont expédiés précipitamment au « royaume des ancêtres ».

L’inexistence des structures médicales a pour conséquence l’obligation de transfert de grands malades ou blessés vers Kinshasa ou l’étranger. Pas plus tard que le dimanche 20 octobre 2019, des victimes ayant survécu à l’accident d’un bus exploitant la ligne Lufu – Kinshasa, ont dû être finalement évacuées vers la capitale, car l’Hôpital général de Nsona-Nkulu, à Mbanza-Ngungu, n’était pas suffisamment équipé en kits médicaux et en produits pharmaceutiques pour faire face à la quinzaine de blessés accueillis par ses services d’urgence.

C’est la providence qui a fait que le dossier soit pris en charge par le Chef de l’Etat lui-même, qui s’est rendu sur place pour parer au plus pressé. L’autre facteur-chance pour les 16 rescapés était la proximité de Mbanza-Ngungu avec Kinshasa, soit une distance de 150 kilomètres sur une route asphaltée, susceptible d’être couverte en moins de 3 heures.

 Que serait-il arrivé si cet accident s’était produit une fois de plus à Kole ? Le bilan des morts se serait certainement alourdi au-delà de la trentaine, avec en prime des enterrements à la sauvette. On se rappelle qu’à l’époque où plusieurs dizaines de compatriotes étaient morts brûlés à la suite du renversement d’une citerne transportant du carburant à Sange, au Sud-Kivu, un pont aérien avait dû être établi entre Kinshasa et cette localité pour le transfert des personnes brûlées, dont certaines jusqu’au troisième degré.

 Après Kole et Mbanza-Ngungu, quelle suite ?

Après les catastrophes aérienne de Kole et routière de Mbanza-Ngungu, quelle va être la suite ? Le pays devrait-il continuer à faire son aveu d’impuissance face aux accidents qui frappent ses filles et fils en provinces ? Les observateurs pensent que la mise en œuvre de la vision du Chef de l’Etat relative à la « couverture santé universelle » devrait se matérialiser à une cadence accélérée.

Si l’on peut saluer les premières actions de réhabilitation ou de construction d’infrastructures hospitalières modernes dans l’arrière-pays, l’on ne peut manquer le vœu de voir les chefs-lieux des 145 territoires de la République être en mesure d’assurer la prise en charge médicale correcte des concitoyens du Congo profond.

 L’image hideuse de Kole et Mbanza-Ngungu devrait être évacuée du quotidien des Congolaises et Congolais des provinces, jusque-là laissés à la merci des catastrophes de toutes sortes.

Mais, comment clore ce dossier sanitaire sans s’interroger sur la raison d’être de ceux qui revendiquent le statut d’élus du peuple, à savoir députés nationaux et provinciaux, sénateurs et gouverneurs de provinces ? Au regard du sous-développement fort avancé des provinces, la première idée qui vient naturellement à l’esprit est que ceux qui escroquent régulièrement les électeurs lors des campagnes électorales ne se battent, en réalité, que pour leurs émoluments et autres « invisibles. Rendez-vous est pris pour 2023.                                       

Par Kimp

admin

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