
Le président Félix Antoine Tshisekedi est attendu lundi 06 décembre 2021 à Brazzaville pour participer à une réunion tripartite RDC-Congo-Angola, a appris l’ACP de la cellule de communication de la présidence de la République.
Les trois Chefs d’Etat Joao Lourenço, Denis Sassou Nguesso et Félix Antoine Tshisekedi, vont participer à la cérémonie de signature du protocole de collaboration énergétique entre leurs pays respectifs. Cette signature va avoir lieu au Hall du Palais du peuple situé dans la Commune de Mongali à Brazzaville.
Selon des sources concordantes, les trois présidents ne manqueront pas d’aborder d’autres questions, notamment celles liées à la sécurité régionale, la coopération et le processus démocratique.
La République démocratique du Congo et l’Angola ont signé, le 25 septembre 2021 à Luanda, un protocole d’accord sur l’exploitation du brut pétrolier dans le bloc 14 situé dans la zone d’intérêt commun, après d’intenses négociations en présence des ministres de tutelle des deux pays voisins.
Les deux délégations ont échangé sur la finalisation de la feuille de route des projets retenus dans le cadre de la Zone d’intérêt commun (ZIC) en rapport avec l’exploitation du brut pétrolier dans le bloc concernés. Les experts se sont accordés sur un délai de trois mois pour soumettre un projet de contrat devant ouvrir la voie à l’exploitation du pétrole dans cette zone d’intérêt commun Ensuite, le contrat sera signé au premier trimestre de l’année 2022 à Kinshasa.
La République démocratique du Congo considère que l’énergie est le moteur du développement en ce qu’elle permet le décollage économique, agricole et industriel. Sa vision est d’assurer une plus grande accessibilité de toutes les couches sociales et communautés nationales de base à une énergie électrique fiable par l’augmentation de la puissance disponible de 600 MW, par la réhabilitation, la modernisation, l’extension et la construction de nouvelles infrastructures et relever le taux de desserte électrique.
Sur la période 2018-2022, elle entend poursuivre dans cet élan pour améliorer l’accès des unités de production et des populations urbaines et rurales à l’électricité à afin de : (i) garantir, à l’horizon 2025, un accès fiable à l’électricité pour tous les groupes sociaux, en mettant l’accent sur l’électrification rurale ; (ii) restructurer la SNEL en vue de « transformer le secteur de l’électricité en un pilier de revitalisation et de croissance de l’économie congolaise » ; (iii) développer l’interconnexion sous-régionale pour faciliter l’exportation de l’électricité ; (iv) et favoriser toutes les sources d’énergie renouvelable autres que l’hydroélectricité, incluant l’utilisation rationnelle et durable du bois pour remplacer le diesel dans les centrales thermiques des réseaux isolés.
Le fleuve Congo, avec son bassin à cheval sur l’Equateur, offre à la RDC un potentiel énergétique exploitable évalué à 100.000 MW, répartis sur 780 sites situés dans 145 territoires et 76.000 villages. Ce potentiel représente environ 37 % du potentiel total africain et près de 6% du potentiel mondial.
La RDC possède, en outre, d’importantes potentialités en ressources d’énergies renouvelables telles que la biomasse, l’éolienne, le solaire, le biogaz, le biocarburant, etc.
Concernant particulièrement le projet Grand Inga, sa puissance potentielle est de l’ordre de 39 000 MW.
En ce qui concerne la République du Congo, qui dépend fortement du secteur pétrolier, elle a mis en place de nouvelles directives pour favoriser la diversification de ses ressources énergétiques, à travers un Plan directeur pour le gaz. Ce PDG vise à encourager les investissements dans le secteur gazier du pays et va prendre en compte une stratégie à moyen et long terme pour l’utilisation du gaz naturel.
En effet, le Congo possède environ 284 milliards de pieds cubes de réserves de gaz prouvées, selon les données fournies par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Des réserves dont l’exploitation effective devrait servir à augmenter la capacité nationale de production électrique.
Actuellement, le secteur énergétique du Congo est en déficit et peine à satisfaire la demande intérieure et régionale qui est de plus en plus croissante.
L’économie du Congo, très peu diversifiée, est axée principalement sur l’industrie pétrolière. Celle-ci représente environ 60 % du PIB, 75 % des recettes publiques et 90 % des recettes d’exportation.
L’angola, membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), est le 2e producteur de pétrole du continent africain après le Nigéria. Le pétrole brut compte à lui seul pour près d’un tiers du PIB national et pour plus de 90% des exportations du pays.
La production d’hydrocarbures liquides de l’Angola a fortement décliné au cours de la dernière décennie : elle a atteint 1,51 million de barils par jour (Mb/j) en 2019, contre 1,92 Mb/j en 2010(2). Cette chute est « le résultat d’un manque d’investissements dans l’amont pétrolier », dans un contexte d’ « épuisement rapide des réservoirs et de manque d’investissements dans la récupération assistée du pétrole ».
Par ACP et Congoreformes.com