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Beni-Félix Tshisekedi : “Il y aura tolérance zéro pour les politiciens et officiers de l’armée qui entretiendraient ces milices”

Arrivé vers 14h00 (heure locale) le mardi 16 avril 2019 à Beni en provenance de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu (Est du pays), le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a été accueilli par une population qu’il s’est empressé de rassurer. Au cours du meeting tenu devant la mairie de la ville, il a déclaré en lingala :
«Je vous dis ceci : c’est inutile de me demander pardon. Nous sommes en démocratie. Votre geste est une expression démocratique. Je n’ai aucune rancune contre vous. Vous êtes mes parents, mes frères et mes sœurs».
Il l’a fait en réaction à l’aveu exprimé en swahili «Baba utusamehe !» signifiant littéralement «père, pardonne-nous !». Cet aveu est en rapport avec l’étape manquée de la campagne électorale de Cach dans cette ville en décembre 2018. Emu par ce geste, le Chef de l’Etat s’est résolu à y passer la nuit de façon à consacrer suffisamment de temps à l’échange avec les forces vives locales…
Au cours du meeting, il a estimé qu’il n’était pas important de lui demander pardon : «Ce que vous avez fait est une expression démocratique. Nous avons la liberté d’accepter ou de refuser un candidat qui se présente devant vous. Je ne peux pas être en colère contre vous car vous êtes mes pères, mes mères et mes frères», a-t-l rassuré.
Abordant la question sécuritaire, il a révélé les contacts pris avec ses homologues de l’Ouganda Yowerie Museveni et du Rwanda Paul Kagame :
«En ce qui concerne la paix, je vous dirai ceci : j’ai commencé d’abord par me rencontrer avec les chefs de l’Etat des pays voisins (…). J’ai dit à ces deux présidents que si nous sommes vraiment frères, que nous laissions de nous entretuer. Le moment est venu pour que nous donnions à nos peuples ce dont ils ont besoin entre autres la paix et le bonheur. Nous devons tout faire pour les leur garantir. Ils m’ont dit qu’ils sont disposés à rétablir la paix en RDC». Ceci en externe.
En interne, il a mis en exergue les décisions prises à Goma lors de la réunion du Conseil de sécurité provincial.
«Il y a aussi le problème de notre armée. J’ai reçu beaucoup de rapports à ce sujet. On nous a informé que nos militaires qui étaient venus ici ont travaillé pendant très longtemps, et qu’il faut désormais assurer la relève. C’est vrai qu’il y aura relève, mais nous n’allons pas oublier nos militaires qui se sont beaucoup battus pour le pays. Certains sont morts, d’autres sont dans des hôpitaux (…). La République va remercier toutes ces personnes, puis nous allons envoyer une nouvelle équipe car nous devons mettre définitivement fin à ce problème d’ADF», a-t-il déclaré.
« LA LOI VA S’APPLIQUER DANS TOUTE SA RIGUEUR »
Considérant qu’il y aura «tolérance zéro pour les politiciens et officiers de l’armée qui entretiendraient ces milices», le Président de la République a dénoncé la manipulation de certains groupes armés par des acteurs politiques.
«Depuis Goma, j’ai donné l’avertissement à tous ces acteurs politiques. La loi va s’appliquer à eux dans toute sa rigueur. Celui qui sera arrêté, qu’il soit député national ou provincial, il n’y aura pas d’immunité. Il sera traduit devant la justice et sera condamné pour complicité à l’assassinat», a-t-il a prévenu avant d’ajouter :
«Ça ne sert plus à rien que nos propres citoyens qui n’ont pas de formation militaire forment des groupes armés pour tuer et créer de l’insécurité dans notre pays. Ceci est une invitation patriotique et je n’ai pas encore demandé la mise en œuvre de l’action patriotique. Si vous refusez cette invitation, l’armée s’occupera de vous, partout où vous serez car il y aura une action pour défendre la patrie».
« NOUS ALLONS DISPONIBILISER TOUS LES MOYENS POSSIBLES POUR METTRE FIN A L’INSECURITE ET EBOLA»
S’agissant d’Ebola, seconde raison de sa visite à Beni, le Chef de l’Etat s’est exprimé en ces termes : «Nous avons jugé bon de nous déplacer à Beni pour nous rendre compte de la situation sécuritaire et la maladie à virus Ebola. Nous allons disponibiliser tous les moyens possibles pour mettre fin à l’insécurité et Ebola». Il a dépêché «le docteur Muyembo, spécialiste dans ce domaine, à Beni pour s’acquérir de la situation et de l’évolution».
A en croire le médecin, le virus Ebola pourrait être maîtrisé dans deux ou trois mois.
Le Président de la République a fait la recommandation suivante : «Si vous ne les respectez pas, la maladie va se propager et la RDC sera mise en quarantaine et en urgence internationale (…) Nous serons coupés du reste du monde».
Secrétaire de la société civile du territoire de Beni, Janvier Kasairyo a circonscrit les attentes de la population locale à l’occasion de la visite du Chef de l’Etat.
«Nous voulons accompagner les actions du président Tshisekedi de manière à ce que la communauté de Beni retrouve la paix parce que nous avons fait des années dans une situation confuse. Pour que la paix revienne, nous avons trois recommandations au président, c’est l’encadrement de l’armée, la police, l’ANR. Et tous ceux qui sont concernés par cette responsabilité doivent vraiment être pris en charge de manière sereine. Il y a aussi l’assainissement des services de renseignement. Depuis l’époque du général Bauma jusqu’aujourd’hui ce qui cause toujours problème c’est le renseignement au niveau des opérations militaires, donc tout se fait de manière infiltrée. Il faut travailler sur ça pour que nous puissions asphyxier l’ennemi», a-t-il dit.

 

 

Par Omer Nsongo die Lema

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