Le Président Félix Tshisekedi a plaidé, lors de son intervention par visio-conférence mardi 22 septembre 2020 à la 75eme Assemblée général des Nations unies, pour le renforcement de la collaboration sur terrain entre les militaires de la MONUSCO et les FARDC.
« En attendant que nous puissions nous convenir sur les contours définitifs de l’avenir de la MONUSCO sur le territoire national, le vœu de la République Démocratique du Congo est devoir pendant cette période de préparation à la sortie, le renforcement de la collaboration sur le terrain au sein des unités de la MONUSCO et avec les FARDC afin que la puissance de feu attendue pour protéger la population et restaurer la paix, la sécurité et l’autorité complète de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national, y compris dans les localités où la présence des groupes armés est encore visible, soit effective », a affirmé le Président Félix Tshisekedi.
Il a opté pour cette proposition en attendant la revue et le dialogue stratégiques pour la transformation de la présence onusienne en République Démocratique du Congo.
« Ma détermination est de redonner le plus tôt possible le sourire aux populations de l’Est de mon pays qui vivent dans l’insécurité depuis plus de deux décennies. Pour ce faire, la République Démocratique du Congo s’inscrit en faveur du principe d’accroître la capacité opérationnelle de la Brigade d’Intervention, notamment en la dotant des unités spéciales adaptées à la guerre asymétrique que nous imposent les groupes armés à l’Est du pays », a martelé le chef de l’Etat congolais.
Pour lui, la Brigade d’intervention devrait non seulement être la dernière partie de la Force à quitter le Congo, mais aussi garder sa configuration actuelle tout en bénéficiant d’un renforcement de sa capacité opérationnelle.
« La République Démocratique du Congo soutient également la nécessité d’allouer les finances et la logistique nécessaires dont a besoin la MONUSCO afin que cette force onusienne continue à bien remplir avec efficacité son mandat », indique M. Tshisekedi.
Toutefois, note-t-il, le Gouvernement examine également, toujours avec le concours de ses partenaires, les options pour des solutions non-militaires tant pour les groupes armés nationaux qu’étrangers afin de résoudre et d’en finir avec ces conflits armés et de ramener durablement la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo et dans la région.Des soldats de la Paix bangladais de la MONUSCO basés à Bayoo, en territoire de Djugu (Ituri) patrouillent autour du camp des déplacés de Bule, régulièrement menacé par d’éventuelles attaques d’assaillants actifs dans cette zone.
Situation sécuritaire toujours préoccupante
La Président Tshisekedi a fait remarquer, sans son discours, que la situation sécuritaire qui prévaut dans la partie orientale du pays demeure préoccupante.
« La paix n’y est pas encore totalement retrouvée. Certains éléments résiduels des groupes armés, aussi bien nationaux qu’étrangers, y sont encore actifs et continuent à semer la mort et la désolation », dénonce le chef de l’Etat.
« Ils s’attaquent non seulement aux éléments de nos forces armées, mais aussi aux soldats de la paix de la MONUSCO, qui nous assurent de leur appui logistique, ainsi qu’à la population civile. Tout cela, dans le but de saper les efforts déployés par le Gouvernement pour la stabilité de la République Démocratique du Congo et la région », poursuit-il.
Ces groupes armés, note le commandant en chef de l’armée congolaise, pratiquent une guerre non conventionnelle et asymétrique. Ils agissent en totale méconnaissance de la valeur humaine et commettent des exactions et des violations massives des droits humains, notamment par des viols et des massacres à répétition des populations civiles dans les coins isolés de certains territoires bien connus de l’Est du pays, à l’instar de la région de Béni et ses environs, de Djugu en lturi et de Rutshuru.
D’où, la nécessité d’utiliser les stratégies diverses pour affaiblir et anéantir ces groupes armés qui disposent des ressources financières considérables.
« Le constat établi démontre d’une manière générale que ces groupes armés disposent des moyens qui leur permettent de poursuivre leurs activités. Ces moyens proviennent souvent de l’exploitation illicite des ressources naturell vues écoulées, en dehors de la République Démocratique du Congo (RDC), à travers des réseaux bien établis et, sans aucun doute, avec l’aide de certains souteneurs. Nous ne pouvons pas, en effet, arriver à neutraliser les groupes armés sans éradiquer leurs sources d’approvisionnement et d’appui que sont ces réseaux et autres souteneurs », explique Félix Tshisekedi.
Il lance un appel à la communauté internationale afin que des sanctions appropriées, ciblées et efficaces leur soient appliquées.
Par RO