Le ministre d’État à la Coordination économique, Manuel Nunes Júnior, a souligné, vendredi 25 juin 2021 à Malanje, l’importance du premier Congrès international du manioc, car il représente une étape importante dans la mise en œuvre des défis de l’Exécutif.
S’exprimant à l’ouverture de l’événement, il a indiqué que la structure économique actuelle de l’Angola est toujours très dépendante du secteur pétrolier, de sorte que l’attention sera accordée à la chaîne de valeur du manioc, offrant un impact accéléré sur la production nationale.
L’événement, a-t-il souligné, est également une opportunité commerciale pour la classe entrepreneuriale qui, indépendamment ou en coopération avec d’autres entrepreneurs dans le monde, devrait profiter et contribuer à l’augmentation de la richesse nationale, de l’emploi et des revenus de la population.
« Nous devons faire tout ce qui est à notre portée pour améliorer le bien-être et la qualité de vie de la population », a-t-il souligné, ajoutant qu’avec le manioc, il existe de nombreuses possibilités de diversifier l’économie.
La vision du Fonds des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) de promouvoir le manioc comme aliment du XXIe siècle a été l’un des thèmes phares de l’événement, qui comprend la participation d’hommes d’affaires, de représentants de coopératives agricoles, de membres du Gouvernement et experts de plusieurs pays dans le monde.
Le congrès de deux jours se déroule sous le thème « tirer parti de la diversification de l’économie, basée sur la chaîne de valeur du manioc ».
Promu par le ministère de l’Industrie et du Commerce et le gouvernorat de Malanje, le congrès vise à rechercher des voies pour l’industrialisation et la mondialisation du manioc national.
L’Angola produit actuellement environ onze (11) millions de tonnes de manioc par an, les provinces d’Uíge et de Malanje étant les plus gros producteurs du pays.
Agro-industrie : le plan de l’Angola pour devenir exportateur d’amidon de manioc
Troisième producteur de manioc en Afrique, l’Angola veut capitaliser sur ce potentiel pour devenir un exportateur d’amidon de manioc dont la Chine est le premier importateur au monde.
En Angola, il n’y a pas que le pétrole et le diamant, il y a aussi le manioc. Cette tubercule cultivée et consommée en Afrique, en Asie et en Amérique latine, l’Angola en est le troisième producteur africain avec plus de 11 millions de tonnes produites par an et figure dans le top 20 mondial. Toujours dans sa quête de diversification économique, le pays a lancé un programme intégré de développement rural dans lequel il vise entre autres à amplifier la production de manioc pour en promouvoir la transformation en amidon, notamment auprès des acteurs économiques.
Le pays entend ainsi capitaliser sur cette ressource pour devenir un exportateur d’amidon de manioc. Le ministre de l’Industrie et du commerce travaille actuellement à la création de programmes spécifiques visant à encourager l’émergence de petites et moyennes industries manufacturières.
Un produit à forte valeur ajoutée
Le manioc en lui-même étant une source majeure de glucide devant le riz et le maïs, son amidon est très utilisé dans l’industrie agro-alimentaire, mais l’industrie pharmaceutique. D’ailleurs dans une étude de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) publiée en 2006, Danilo Mejía, ingénieur agronome à la Division FAO des systèmes de soutien à l’agriculture, chargé de coordonner la préparation d’un nouveau manuel sur l’extraction de l’amidon du manioc, à l’intention des pays en développement, explique : « le manioc donne un amidon tout à fait excellent. […] Par rapport aux amidons issus de la plupart des autres plantes, il a une limpidité et une viscosité supérieure, et il dénote une grande stabilité dans les aliments acides. Il a aussi d’excellentes propriétés pour les produits non alimentaires, tels que les produits pharmaceutiques et les films thermoplastiques ».
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La Chine est le premier importateur mondial d’amidon de manioc, avec près de 350 millions de dollars alloués chaque année, quand les Etats-Unis dépensent annuellement plus de 50 millions de dollars pour s’approvisionner annuellement.
S’inspirer des pionniers
La Thaïlande et le Brésil se démarquent parmi les exportateurs d’amidon de manioc et les experts des Nations Unies estiment que les pays africains qui voudraient percer dans ce domaine, devrait s’inspirer des modèles développés par ces nations d’Asie et d’Amérique latine.
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En Angola, le ministère de l’industrie table sur l’engouement du monde rural et des acteurs économique pour créer une nouvelle tendance économique, loin des sentiers battus du pétrole dont le pays reste le deuxième producteur africain, mais dont la dépendance économique lui a été fort préjudiciable en temps de crise mondiale, comme en 2020.
Avec ANGOP/La Tribune Afrique