La justice italienne a ouvert une enquête contre un fonctionnaire congolais du Programme alimentaire mondial (PAM) après la mort en février 2021 de l’ambassadeur italien en République démocratique du Congo lors d’une attaque contre un convoi du PAM.
Selon les médias italiens, il s’agit d’un fonctionnaire de l’agence onusienne, dont le siège est à Rome, qui s’est occupé des mesures de sécurité lors de ce déplacement et est soupçonné de « violation du protocole de sécurité ».
L’ambassadeur Luca Attanasio, 43 ans, est décédé le 22 février 2021 après avoir été blessé par balles lorsque le convoi du PAM dans lequel il circulait a été pris dans une embuscade dans la province du Nord-Kivu (est), près de la frontière avec le Rwanda.
Son garde du corps italien, le carabinier Vittorio Iacovacci et un chauffeur congolais du PAM, Mustapha Milambo, ont aussi été tués.
Le fonctionnaire congolais soupçonné de négligence dans l’organisation des mesures de sécurité « est un survivant de cette attaque et un témoin oculaire de la fusillade », a écrit jeudi 10 juin 2021 Il Corriere della Sera.
Sollicité par l’AFP, le PAM n’a pas souhaité faire de commentaires sur ce fonctionnaire. Un porte-parole a néanmoins indiqué que le PAM collaborait aux enquêtes en cours. « Cette collaboration inclut l’audition, en tant que témoin, du personnel [du PAM] présent lors de ces faits tragiques », a-t-il précisé.
Selon le quotidien La Repubblica, « le vade-mecum de l’ONU sur la politique de sécurité prévoit qu’en cas de mission sur un territoire hostile, le responsable local doit demander une autorisation au moins cinq jours à l’avance ».
« Le fonctionnaire congolais (…) s’en est rappelé seulement le soir avant le départ. Au lieu d’annuler la mission, il a trouvé moyen d’obtenir le feu vert, omettant de dire qu’il y aurait deux Italiens le lendemain à bord des véhicules », toujours selon le quotidien.
Car s’il avait signalé la présence de l’ambassadeur italien et de son garde du corps, l’examen de la demande de mission dans cette zone risquée du Congo serait « immédiatement passé à la Monusco, la mission de maintien de la paix au Congo (…) qui aurait comme d’habitude organisé une rencontre préparatoire et l’accompagnement avec une escorte », selon La Repubblica.
Le fonctionnaire congolais jouit cependant de garanties qui sont proches de l’immunité diplomatique, rappelle le Corriere, de sorte que le parquet de Rome doit encore contrôler de quelle manière il peut poursuivre cette phase de l’enquête.
Avec La Libre Afrique/AFP