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Afrique : une récession plus prononcée que prévu avant redressement (FMI)

Le FMI ajuste à la baisse ses prévisions économiques à l’échelle mondiale pour 2020. L’Afrique subsaharienne subira le contrecoup du ralentissement de ses marchés, notamment de l’Europe. Avant de bénéficier d’un redressement progressif en 2021.

Le FMI (Fonds monétaire international) ajuste ses prévisions économiques pour 2020. Et l’institution se montre particulièrement pessimiste. Selon ses calculs, le PIB mondial devrait se contracter de 4,9 % cette année. Soit 1,9 point de pourcentage de plus que la précédente prévision, qui datait de la fin avril 2020.

La pandémie de Covid-19 a eu un impact négatif plus important que prévu sur l’activité au cours du premier semestre 2020, jugent les économistes. Selon qui « la reprise devrait être plus progressive que ce à quoi on s’attendait ».

La communauté internationale doit soutenir « bien davantage » les initiatives nationales. Le FMI se place déjà dans la perspective de la découverte et de la diffusion d’un vaccin, qui devra être mis « à la disposition de tous les pays à un prix abordable ».

Néanmoins, ils prévoient que la croissance mondiale devrait atteindre 5,4 % l’an prochain. Une croissance confortable, donc, mais qui placerait le PIB mondial 6,5% en dessous du niveau envisagé en janvier 2020, soit avant l’apparition de la pandémie.

Concernant l’Afrique, les prévisions sont également revues en baisse. Le FMI pronostique désormais un recul du PIB de l’Afrique subsaharienne de 3,2%, avant un rebond de 3,4% en 2021. Jusque-là, les économistes tablaient sur un recul limité à 1,6% pour cette année. À noter la forte baisse envisagée en Afrique du Sud (-8,0%) et au Nigeria (-5,4%), deux locomotives de l’Afrique. Le FMI envisage d’ailleurs un rebond modeste (de respectivement 3,5% et 2,6%) pour ces deux pays, l’an prochain.

Le reste de l’Afrique subsaharienne, en 2021, devrait être tiré par ses relations avec ses principaux partenaires occidentaux et la Chine (+8,2% estimés). Le FMI prévoit ainsi une forte chute du PIB de la France en 2020 (-12,5%) mais un net rebond (+7,3%) en 2021. Et des évolutions du même ordre pour l’Italie et l’Espagne (-12,8% et +6,3% pour chacun de ces deux pays).

Forte incertitude

« L’impact négatif sur les ménages à bas revenus est particulièrement sévère, et pourrait compromettre les progrès considérables qui ont été accomplis en matière de réduction de l’extrême pauvreté dans le monde depuis les années 1990. »

Ces sombres prévisions sont assorties d’un avertissement : comme pour les projections réalisées en avril, cette mise à jour « est marquée par un degré d’incertitude plus élevé que d’habitude ». Le scénario de référence repose sur un certain nombre d’hypothèses de base concernant les répercussions de la pandémie.

Le FMI constate que les niveaux d’infections reculent dans plusieurs pays. Certes, mais dans ces pays-là aussi, la reprise sera plus lente. Cela tient à la persistance des pratiques de distanciation physique au cours du second semestre 2020. Ainsi qu’aux séquelles plus importantes sur l’activité économique, donc sur le potentiel d’offre.

Ce, en raison de la baisse plus marquée que prévu de l’activité pendant la période de confinement au cours des premier et second trimestres 2020. D’autant que les entreprises enregistreront une perte de productivité liée aux mesures prises pour renforcer la sécurité et l’hygiène au travail.

Un rebond injustifié de la Bourse

Dans les pays où les taux d’infection ne sont pas encore maîtrisés, un confinement prolongé aura des conséquences d’autant plus néfastes sur l’activité économique.

Pour le moment, le FMI considère que les conditions financières, qui se sont assouplies après ces dernières semaines, resteront globalement les mêmes qu’aujourd’hui.

D’autres issues que celles du scénario de référence sont tout à fait envisageables, et pas uniquement en fonction de l’évolution de la pandémie. Le FMI s’étonne : « l’ampleur de la récente embellie sur les marchés financiers semble décorrélée de l’évolution des perspectives économiques ». Il est donc possible que les conditions de financement se durcissent davantage que ne l’a prévu le scénario de référence.

Ces prévisions du FMI se doublent de recommandations : « Tous les pays, y compris ceux qui semblent avoir dépassé le pic épidémique, doivent veiller à ce que leurs systèmes de santé disposent de moyens suffisants. »

Aussi, la communauté internationale doit-elle soutenir « bien davantage » les initiatives nationales. Le FMI se place déjà dans la perspective de la découverte et de la diffusion d’un vaccin, qui devra être mis « à la disposition de tous les pays à un prix abordable ».

De leur côté, les États doivent compenser les pertes de revenus des ménages et des entreprises, « par des dispositifs à la fois ambitieux et ciblés ». Ces dispositifs seront levés dans le sillage des déconfinements de la population.

La politique économique doit alors viser à relancer la demande et à réaffecter les ressources disponibles vers les secteurs autres que ceux dont le poids dans l’économie est appelé à diminuer durablement au lendemain de la pandémie.

Enfin, le FMI plaide pour une étroite coopération multilatérale et à un allégement de la dette des pays qui font face à un besoin de liquidités.

Par Kimberly Adams (Le Magazine d’Afrique)

Oscar BISIMWA

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