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Six signes pas rassurants qui montrent qu’on n’en a pas fini avec le Covid-19

Le Covid-19 est toujours présent en France. [EPA-EFE/Andreu Dalmau]

Clusters, eaux usées à Paris, montée des cas dans le monde, découvertes… Le Covid-19 est toujours présent en France. Et certains signes sont inquiétants. Des experts français ont examiné ces signaux, plus ou moins alarmants.

« Covid-19 est la maladie infectieuse causée par le dernier coronavirus qui a été découvert. Ce nouveau virus et cette maladie étaient inconnus avant l’apparition de la flambée à Wuhan (Chine) en décembre 2019. » C’est la définition. « Maladie dont tout le monde parle. » C’est la réalité. Après un confinement de près de deux mois, la France se relève doucement de l’un des pires épisodes sanitaires de son histoire.

Et alors que la pente est compliquée, les Français ne doivent pas oublier que « le virus circule » comme l’a plusieurs fois rappelé Olivier Véran, le ministre de la Santé. Dans le monde, le Covid-19 est omniprésent, en témoignent les presque 12 millions de cas confirmés, et les quasis 550 000 décès sur le globe.

La maladie, que l’on considérait à ses débuts comme« la pneumonie chinoise », se révèle être une « vraie vacherie », selon Pierre-Louis Druais, membre du Conseil scientifique du gouvernement. Et les signes inquiétants d’une reprise de l’épidémie se multiplient, en voici quelques exemples.

Les clusters

En Mayenne, 139 nouvelles personnes ont été testées positives au Covid-19 en une semaine. Six clusters (zone où le virus circule intensément) ont été recensés. En Seine-Maritime, plus de 10 clusters ont été identifiés, comme en Guyane. Sur la carte (ci-dessous), on peut voir que certains départements voient aussi des clusters arriver.

« Certains sont rapidement maîtrisés, d’autres un peu moins. En Mayenne par exemple, la situation est plus compliquée. Là-bas, on ne peut pas exclure la théorie d’un reconfinement, comme on peut le voir dans certaines régions allemandes ou espagnoles »,explique Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique de Santé Publique France.

Une situation pas si alarmante estime Bertrand Dautzenberg, ancien pneumologue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris : « On savait qu’il allait y avoir des clusters, c’est normal, il faut juste qu’ils ne se multiplient pas trop. On voit qu’ils sont rapidement identifiés, et qu’à chaque fois on y fait des campagnes massives de tests. »

Le taux de reproduction du virus

On l’a beaucoup entendu au début de la pandémie, tant que le nombre de reproduction, appelé R, est supérieur à 1, le virus circulera toujours fortement. Ce taux de reproduction, c’est en fait le nombre de personnes contaminées par une personne positive. Là encore, il augmente dans certaines régions.

En Bretagne, assez peu touchée par le Covid-19, il est actuellement à 1,22, soit plus que l’Île-de-France. La semaine dernière, c’est l’Occitanie qui avait un taux supérieur à 1. Des territoires épargnés qui, finalement, voient le virus arriver.

Cela pourrait être dû à la dégradation des comportements, les gestes barrières étant de moins en moins effectués, estime Pierre-Louis Druais : « Les gens font moins attention, c’est certain. On a pu le voir à la fête de la musique par exemple. On ne peut pas éliminer le risque de transmission du virus, ce n’est pas possible. Il faut donc diminuer au maximum ce risque, en arrêtant de faire n’importe quoi. »

Les eaux usées à Paris

Là encore, le signal alerte. Des traces du nouveau coronavirus ont été décelées dans des prélèvements d’eaux usées à Paris. Si les niveaux sont minimes, cela veut bien dire que le virus est toujours présent.

La surveillance de la contamination des eaux permet d’observer de manière plus rapprochée et plus rapide l’évolution de l’épidémie, que le nombre des hospitalisations par exemple. « C’est un très bon indicateur, et on savait très bien que le virus était présent dans les selles des patients contaminés », note Bertrand Dautzenberg.

Pour autant, cela « ne fait pas le lien avec le nombre de cas de Covid-19 », estime Matthieu Revest, infectiologue CHU de Rennes. De son côté, l’Académie de médecine voit le lien avec la circulation du virus : « Cette relation temporelle directe avec la vague épidémique, et surtout avant même son apparition, peut faire de cet indicateur un précieux outil pour prévoir d’éventuelles résurgences, en testant la présence du virus sur des centaines de milliers de personnes. »

Des records dans le monde

Si la France est doucement en train de se relever de la pandémie, le monde plonge, lui, dedans. La semaine dernière, la contagion du Covid-19 a atteint des niveaux records. Sur le continent américain notamment, où le Brésil et les États-Unis voient leur courbe augmenter sans cesse.

Pire, les cas se multiplient dangereusement. Il y a dix jours, Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, déclarait : « 60 % de tous les cas de Covid-19 recensés jusqu’à présent ont été signalés au cours du mois dernier. »

Alors que le virus circule toujours en France, et que les relations internationales reprennent, « forcément le virus peut revenir de l’extérieur du pays, d’un peu partout »,  souligne Matthieu Revest.

Le refus du dépistage

Dans les clusters, la population est plutôt encline à se faire tester, mais dans le reste de la France, ce n’est pas vraiment le cas. Bertrand Dautzenberg regrette : « Au début de l’épidémie, il n’y avait pas de tests et les gens voulaient se faire tester. Maintenant non. Au début, il n’y avait pas de masque, tout le monde se battait pour en avoir, maintenant on en a trop et les gens ne les mettent plus. » La France peut aujourd’hui tester 700 000 personnes chaque semaine. Pourtant, seulement 400 000 environ sont réalisés.

Pierre Louis-Druais explique : « J’ai de nombreuses personnes qui refusent de se faire tester. On le dit, on le répète, aujourd’hui, au moindre symptôme il faut se faire tester. On a les moyens de le faire, et depuis le début le schéma est établi. Tester, tracer, isoler. C’est le meilleur moyen pour enrayer la pandémie. »

Il se désole : « Quand je vois des personnes qui refusent de se faire tester, mais qui dès que leur enfant tousse demande un test, ça me désole. On a expliqué que les enfants n’étaient pas un vecteur de transmission du virus. Mais attention, on parle bien d’enfants, et non d’adolescents ou jeunes adultes. »

Autre problématique : les facteurs sociaux, « qui doivent aussi être pris en compte, » estime Jean-Claude Desenclos, directeur scientifique de Santé Publique France. On a eu des endroits où des travailleurs ont été contaminés parce qu’ils vivaient ensemble. Là, ce qui compte, c’est que les Agences régionales de santé (ARS) fassent leur travail, et aillent vers eux. Certains ne vont pas venir se faire dépister par peur, par manque de moyen, et les ARS ont un rôle très important pour ça. »

Les découvertes scientifiques

La seule chose qui est sûre avec le Covid-19, c’est qu’on ne le connaît pas. Il n’y a pas un jour sans qu’une nouvelle étude nous apprenne quelque chose sur le virus. Aujourd’hui, même si on en sait un peu plus, les mauvaises nouvelles arrivent encore régulièrement. Par exemple, on a appris dernièrement que les personnes en période d’incubation pouvaient elles aussi transmettre le virus. Matthieu Revest tempère : « Comme toutes les maladies infectieuses, les personnes qui sont asymptomatiques sont moins contagieuses. »

Autre découverte, la saisonnalité. Comme la grippe, on pensait au début que le virus n’allait pas survivre à l’été. Finalement, on peut voir qu’il est encore présent en France, et la chaleur ne l’arrête pas.

Au Texas, aux États-Unis, où il fait plus de 30 degrés en ce moment, les cas augmentent aussi. En Israël, la situation est alarmante, alors qu’il fait très chaud. Autre exemple, en Catalogne, où certaines villes ont dû être reconfinées après la découverte de clusters, là encore, sous de fortes chaleurs.

Finalement, ce que les scientifiques craignent, c’est que cette deuxième vague ne soit pas contrôlée, car « oui deuxième vague il y aura », assure Pierre-Louis Druais. On ne sait pas quand, probablement en octobre, ou avant si « les comportements ne sont pas bons ». On ne sait pas non plus comment sera cette deuxième vague, même si plus le temps avance, plus le personnel soignant découvre de nouvelles techniques médicales afin de mieux prendre en charge les patients.

Mais le but, c’est de ne plus avoir de patients. Et pour ça, le membre du Conseil scientifique demande : “Il faut maintenant se faire tester au moindre symptôme, ne pas faire n’importe quoi. Je soigne des personnes d’une trentaine d’années en pleine santé qui ont contracté le virus et qui, deux mois après, sont toujours fatigués. Je le dis et le redis, ce virus, c’est une vacherie !”.

Par Alexandre Chauvel | Ouest-France

Oscar BISIMWA

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