La 17e réunion d’évaluation de l’Accord cadre d’Addis-Abeba s’est clôturée vendredi 5 mai 2017 à Naivasha au Kenya. A cette occasion, le coordonnateur du Mécanisme national de suivi de cet accord, Denis Kalume, a évoqué les efforts consentis par la RD Congo pour respecter les six engagements pris dans le cadre de cet accord, accusant certains pays de la région de violer les leurs.
Dans une interview accordée à Radio Okapi, le général Denis Kalume Numbi s’est dit tout de même inquiet de constater que, malgré les efforts consentis par son pays, la sécurité demeure menacée dans la région des Grand Lacs.
Que les pays signataires «respectent l’engagement de non-appui aux groupes armés pour déstabiliser les voisins. Ça, par exemple, on peut l’illustrer par le fait que le M23 parte d’un pays voisin pour venir déstabiliser la RDC», a indiqué le représentant du président Joseph Kabila à cette réunion:
En réaction, la représentante du Burundi à ces assises, Rose Nawe, dit reconnaître l’existence des défis à relever pour que la paix revienne dans la région des Grands Lacs.
Rose Nawe soutient que tout de même que son pays n’est pas concerné par des actions de déstabilisation de la région:
«Nous ne sommes pas parmi ceux-là qui ne respectent pas leurs engagements. La preuve est que tout ce qui est demandé au Burundi, comme la non-ingérence, l’extradition des criminels… le Burundi n’est pas concerné».
Les représentants du Rwanda et de l’Ouganda, pointés du doigt pour le non-respect de leurs engagements par la RDC, n’ont pas voulu s’exprimer à Radio Okapi.
«Faire preuve de bonne foi et de franchise»
Pendant deux jours, presque tous les pays signataires de cet accord se sont réunis à Naivasha au Kenya (sauf la République centrafricaine).
L’organisateur, c’est-à-dire le bureau de l’envoyé spécial des Nations unies pour la région des Grands Lacs, s’est félicité des avancées obtenues, notamment par la RDC dans l’application des engagements pris, surtout pour la non-ingérence chez les voisins, la lutte contre les forces négatives sur son sol et dans la région.
Malgré cela, la RDC a été également invitée, comme tous les signataires, à tout mettre en œuvre pour le respect de tous les engagements pris; aussi bien nationaux que régionaux.
Les Nations unies et l’Union africaine ont même invité les signataires à «faire preuve de bonne foi et de franchise» dans leurs actions afin d’aller plus vite.
La prochaine réunion d’évaluation de cet accord est prévue le 20 octobre au Congo Brazzaville.
Ce document avait été conclu le 24 avril 2013 dans la capitale éthiopienne par onze pays africains sous l’égide des Nations unies. Il vise la restauration de la paix dans l’Est de la RDC, en proie à l’insécurité depuis plus de deux décennies. Les pays signataires s’étaient notamment engagés à ne pas soutenir les groupes armés actifs dans cette partie de l’Afrique.
RO/CR