Une cinquantaine de femmes vivant dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) accusent des travailleurs humanitaires de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et d’ONG impliquées dans la lutte contre Ebola d’exploitation et d’abus sexuels, affirme le site d’information spécialisé The New Humanitarian dans un rapport publié mercredi 30 septembre 2020. Ce rapport fait suite à une enquête menée sur place et réalisée sur une durée de près d’un an, en collaboration avec la fondation Thomson Reuters Foundation.
Cinquante-et-une femmes ont fait part, lors d’interviews – dont beaucoup ont été étayées par des témoignages de chauffeurs d’agences humanitaires et des employés d’ONG locales – de multiples incidents d’abus au cours de l’épidémie d’Ebola qui a touché l’est de la RDC de 2018 à 2020, principalement par des hommes qui affirmaient être des travailleurs internationaux.
Ces femmes ont déclaré ne pas connaître la nationalité de tous ces hommes, mais ont précisé que certains venaient de Belgique, du Burkina Faso, du Canada, Côte d’Ivoire, de France et de Guinée.
Selon elles, des collaborateurs du ministère congolais de la Santé se sont aussi rendus coupables d’abus.
Le rapport ajoute que la majorité des femmes ont déclaré que de nombreux hommes leur avaient fait des propositions, les avaient forcées à avoir des relations sexuelles en échange d’un emploi ou avaient mis fin à leur contrat en cas de refus.
« Le nombre et la similitude de nombreux témoignages de femmes dans la ville de Beni (dans le nord de la province du Nord-Kivu, qui fut l’épicentre de la dixième épidémie de fièvre hémorragique Ebola) suggèrent que la pratique était répandue, trois organisations ayant promis d’enquêter sur les accusations révélées par les journalistes » dans leur enquête, indique The New Humanitarian.
L’OMS a annoncé mardi avoir ouvert une enquête sur des accusations d’agressions sexuelles liées à la lutte contre Ebola en RDC.
L’agence onusienne a souligné que ses employés étaient « scandalisés » par les récentes allégations faisant état d’agressions sexuelles commises par des personnes prétendant travailler pour elle. « Les actions qui auraient été perpétrées par des individus s’identifiant comme travaillant pour l’OMS ne sont pas acceptables et feront l’objet d’enquêtes sérieuses », a assuré l’OMS dans un communiqué.
Par La Libre Afrique/Belga